La Panik d'Asnières en live

Tribulations incongrues d'une fille un peu floue...

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Palabres

Le mot palabre vient de l’espagnol palabra qui signifie parole ou plus généralement mot.

En Afrique, la palabre est une coutume de rencontre et de création ou de maintien de lien social. Elle apparaît comme une véritable institution sociale à laquelle participe toute ou partie de la communauté d'un village. Selon les régions, la palabre peut se tenir dans une maison traditionnelle appelée « case a palabre » (Toguna, Togouna ou To'guna au pays Dogon au Mali mais réservée aux hommes ; la « Grande demeure » en Afrique du Sud) ou sous un « arbre à palabres ». C'est un lieu de rassemblement à l'ombre duquel on s'exprime sur la vie en société, les problèmes du village, la politique, on règle les contentieux. Un lieu où les étudiants se réunissent pour discuter de leur vie sociale et universitaire (au Gabon) et où les enfants viennent écouter conter des histoires par un ancien du village.

Et voilà, dans ma case à moi, je vous invite toutes et tous à palabrer, échanger, confronter mes idées, mes envies, mes rêves et déconfitures... entre inspirations, découvertes ou gros loupés :)

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dimanche, novembre 11 2018

La machine à refaire la vie

Documentaire de Jean Duvivier sur l'histoire du cinéma dont plusieurs versions ont été produites de 1924 à 1933. Étonnant titre pour quelqu'un qui était victime de sérieux troubles de la mémoire...

La machine à refaire la vie

Affiche conservée au musée de la Cinémathèque française.

Moi, j'aime cette idée d'une sorte de machine à laver sa vie qui pourrait, avec son programme à 90°c ou plus, mettre en oeuvre les célèbres slogans publicitaires pour laver plus blanc que blanc et venir à bout des tâches les plus difficiles... !

mercredi, mars 8 2017

♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ 2017

Bon bah, elle au moins elle réinvente la musique pour un 8 mars :
" Aujourd'hui il est question de potota, c'est à dire la foufoune, le minou, ou la chatounette. Bref, Nicole sème un peu de potatatitude sur les ondes de France Inter. "
Le billet de Nicole Ferroni sur France inter
Icône audio : le billet de Nicole Ferroni sur France inter (8 mars 2017).


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Billets précédents sur le même thème :

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2016)

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2015)

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2013)

mardi, mars 8 2016

Faada Freddy fait chanter Nanterre !

Quand j'ai su que Faada Freddy se produisait non seulement pas loin de chez moi mais à 5 €, mon cœur n'a fait qu'un tour ! Dans mon élan, je n'ai pas fait plus attention que cela au titre du spectacle : « Faada Freddy fait chanter Nanterre ».

Tout a commencé en 1998 lorsque Sandrine Deguilhem, programmatrice culturelle à la Maison Daniel-Féry, l'invite à se produire avec son groupe de rap sénégalais, Daara J. A partir de là, Faada vient régulièrement faire des résidences, des concerts dans la salle qui accueille aujourd’hui le projet. Comme dit Sandrine (elle était juste à côté de moi pendant le concert, grave excitée !) : « De là est né le projet. Ce qui est fort, c’est qu’il n’arrive pas en se disant j’ai le savoir, je vais vous l’apprendre, mais je vais sortir des gens ce qu’ils savent faire. Il dit vous avez tous quelque chose et ensemble on va le mettre en valeur ». Après un concert en mars 2015, l’artiste sénégalais Faada Freddy, revient sur cette scène comme directeur artistique d'un projet citoyen et local où les habitants de Nanterre sont les principaux protagonistes en herbe !

Le défi est de taille. Au travers d'une semaine d'ateliers, ces amateurs de la ville sont devenus un véritable chœur de 30 personnes pour créer, s'approprier et restituer le spectacle entre percussions corporelles, chant, beat box, hip-hop mais aussi théâtre et danse. Une performance pour faire émerger un tel projet en 5 jours et où tout le monde a sa place !

« Je fais souvent des ateliers avec des publics différents, cela peut-être avec des personnes en difficulté, des enfants ou des autistes, raconte Faada Freddy, rentré expressément une semaine du Sénégal. L'idée n'est pas seulement de faire des ateliers mais de regrouper les talents de Nanterre dans un spectacle où tout le monde a sa place. C'est pour encourager les timides, qu'ils prennent confiance en eux et que ces artistes puissent affronter la scène et pourquoi pas une carrière internationale ».

Un parcours que Faada Freddy connaît puisque avant de se lancer dans sa carrière solo en France (il a été nommé aux dernières Victoires de la musique), le musicien a parcouru le monde avec Daara J, un groupe précurseur du hip-hop africain.

Du coup, même si cela ne correspondait pas tout à fait à l'idée du concert "classique" où la star serait bien évidemment Faada Freddy, la création originale fut à la hauteur de son ambition : mélange des styles célébrant le partage des générations, des classes sociales ou des origines...

Icône main Marie Poussel, « À Nanterre, Faada Freddy fait chanter et danser les amateurs » in Le Parisien, 2 mars 2016.

♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ 2016

Allez, on en remet une couche ! Si l'on célèbre cette journée chaque année, la mise au point historique et terminologique sur la Journée Internationale DES DROITS DES FEMMES reste cependant d'actualité !

Journée DES femmes © Mathilde Larrere

par Mathilde Larrere, historienne des révolutions et de la citoyenneté (Université Paris Est), en 28 TWEETS :

  1. L’idée de faire une journée internationale est à la confluence des luttes féministes et de l’organisation internationale des travailleurs.
  2. Depuis le 19e siècle, les relations étaient tout à la fois étroites et difficiles entre le mouvement ouvrier et le mouvement féministe.
  3. Mais depuis les années 1880, les mouvements ouvriers socialistes reconnaissaient comme importants les droits des femmes.
  4. En 1879, le congrès ouvrier de Marseille, sous l’impulsion d’Hubertine Auclert avait voté une motion en faveur de l’égalité des sexes.
  5. C’est en 1891 que le congrès de la 2e AIT fait de même à Bruxelles.
  6. En 1910, sur la proposition de Clara Zetkin, l’AIT décide d’organiser 1 journée internationale des femmes. La 1e a lieu le 19 mars 1911.
  7. Il s’agit de réclamer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail.
  8. En Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, plus d'un million de personnes participent aux rassemblements.
  9. En 1913 et 1914, dans le cadre du mouvement pacifiste, des femmes d'Europe organisent fin février ou déb mars des rassemblements contre la guerre.
  10. En 1917, en Russie, alors que 2 millions de soldats sont morts, des femmes choisissent de faire grève et réclamer « du pain et la paix ».
  11. Elles manifestent le 23 février dans le calendrier Julien, donc le 8 mars 1917 pour notre calendrier.
  12. 0r, cette manifestation des femmes réveille en Russie un vaste mouvement bientôt révolutionnaire.
  13. La foule, désormais mixte, réclame toujours du pain et la paix, mais aussi la chute du Tsar !
  14. Le 10 mars, la grève est générale. Les slogans sont de +en+ radicaux : « À bas la guerre ! », « À bas l’autocratie ! ».
  15. Le 11 mars, le Tsar ordonne la répression. Elle est sanglante.
  16. Dans la nuit, des régiments traumatisés d’avoir tiré sur leur frères ouvriers se mutinent. Les soldats fraternisent, arment les ouvriers.
  17. Le lendemain, les militants révolutionnaires appellent à former un soviet !
  18. Le 15 mars, le tsar abdique et le gouvernement provisoire accorde le droit de vote aux femmes !!!!
  19. C'est en souvenir de cette 1e journée de la Révolution que le 8 mars 1921 est décrété en Russie « Journée internationale des femmes ».
  20. La journée est donc d’abord célébrée dans les pays ou les milieux communistes.
  21. Le 8 mars 1977, l’ONU adopte une résolution pour une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale ».
  22. Journée également appelée par l'ONU… « journée internationale de la femme… ».
  23. Mais cette appellation est contestée par les féministes qui y voient (de fait) une essentialisation de La faaamme (l’idéal féminin voyez… )
  24. Et lui préfèrent toujours la dénomination originelle de « Journée des droits des femmes ».
  25. Tout ça pour dire que dire « Journée Internationale des droits des femmes », c’est plus juste !

Icône main A voir au complet et avec images :.

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Billets précédents sur le même thème :

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2015)

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2013)

lundi, février 1 2016

" Les Saisons " de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud.

" L'hiver durait depuis 80000 ans. A la fin de l'âge de glace, d'immenses étendues forestières envahissent l'Europe entraînant avec elles un cortège d'animaux sauvages. Ainsi commence l'âge d'or de la forêt. Ainsi commencent les saisons. 20000 ans de notre histoire commune avec les animaux. "

Les Saisons

Retracer l’histoire des territoires européens de la fin de l’ère glaciaire jusqu'à nos jours ou montrer comment quelques degrés de plus ont fait surgir une forêt luxuriante peuplée d’animaux sauvages, créé des campagnes sous l'impulsion de l'homme moderne... tel est l'enjeu éco-pédagogique de ce film, s'il en est un. Autrement dit, lancer un cri d'alarme à l'heure où notre humanité bousille toujours plus encore son environnement.

On y voit pas moins de 80 espèces (adultes et leurs déclinaisons juvéniles) : bœufs musqués, écureuils, chevaux, oiseaux, oies cendrées, marcassins, hérissons, biches, lynx, loups, ours, cerfs, faon, renards, sans compter les protagonistes que je n'ai pas reconnus... :) Il manque l'âme de la forêt, l'auroch, 2 mètres au garot, qui n'existe plus du tout aujourd'hui !!

Comment fait le réalisateur pour les filmer si bien et de si près ? Sans doute a-t-il disposé de gros moyens pour tourner pareil film pendant 2 ans en France et aux confins de l'Europe.

Il en ressort peu de discours et de commentaires ce qui peut éventuellement faire regretter un scénario léger, un manque de description parfois (ne serait-ce que pour savoir à quel faune on a à faire) mais dont on se contente facilement, ceci évitant les effets trop démonstratifs et nous laissant apprécier nous-mêmes ce qu'on voit... sur une belle musique de Bruno Coulais.

Ainsi donc, les images parlent d'elles-mêmes. Outre les drones et autres artifices techniques, c'est la technique dite de l'imprégnation - c'est-à-dire que l’animal est recueilli dès sa naissance mais sans le dresser - qui a permis de filmer les animaux sauvages au plus près, au cœur de leur quotidien et de leurs occupations. Filmer ainsi depuis le point de vue des animaux nous plonge avec empathie dans et avec la nature, en l'occurrence la forêt. Il en résulte une belle esthétique et une folle technique qui trouvent leur paroxysme dans quelques scènes haletantes, surtout les courses-poursuites et les scènes de combat ou batailles homériques toujours impressionnantes voire époustouflantes.

Y a plus de saison mon bon Monsieur !!

Documentaire animalier de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (1 h 37). Précédents films animaliers : Le peuple migrateur, Océans.

Icône audio Émission La tête au carré du 1er février 2016.

samedi, décembre 26 2015

Noël asnièrois

Et bah un de plus...

Mon Noël à Asnières

Allez, et pour l'ambiance boîte de nuit, j'ai trouvé ce qu'il faut : des mixes incroyables consacrés au Gospel par Budgiefirebeats !

The Gospel according to Budgie I Icône audio THE GOSPEL ACCORDING TO BUDGIE I avec : Edwin Hawkins & The Edwin Hawkins Singers, Glenn Jones And The Modulations, Bonus Jointz, Brother Vernard Johnson, Steve Camp...

The Gospel according to Budgie II Icône audio THE GOSPEL ACCORDING TO BUDGIE II avec : Robert Turner And The Silver Heart Singers Of Indianapolis, Indiana, His, Raymond Anthony Myles, The Mighty Supreme Voices Of Dallas Texas, Jimmie Hill And The Creators...

vendredi, mai 15 2015

La méthode du 4-7-8

Non non, ce n'est pas un jeu de dés ou de cartes... mais bien une technique de respiration pour s'endormir en moins d'une minute élaborée par Andrew Weil, un professeur de l'université de Harvard aux États-Unis, spécialiste de la médecine alternative.

Celui-ci s’est inspiré des préceptes du yoga pour mettre au point sa technique, d’une simplicité redoutable. Pour s’endormir en un clin d’œil, le secret serait ainsi de moduler sa respiration. Ce qui permet de "calmer naturellement le système nerveux", et de réduire "la tension dans votre corps", afin de mieux se reposer.

Comment faire ? Commencez par placer le bout de la langue sur le palais, puis expirez par la bouche tout l’air de vos poumons. Vous êtes maintenant prêt pour expérimenter le 4-7-8. Inspirez pendant 4 secondes. Bloquez ensuite votre respiration pendant 7 secondes. Enfin, expirez doucement et calmement pendant 8 secondes. A répéter 3 à 5 fois. Selon le professeur, mettre en pratique ce processus deux fois par jour pendant six à huit semaines va vous permettre de vous endormir en seulement 60 secondes. "si vous vous réveillez au milieu de la nuit, recouchez-vous et faites-le, cela vous aidera à vite vous rendormir", préconise-t-il.

Pour Andrew Weil, il n’y a aucun excuse valable pour ne pas faire cet exercice car il est "d’une grande simplicité et rapide à exécuter" a-t-il expliqué au Telegraph. Pour le médecin il est même judicieux de le pratiquer deux fois par jour pour plus d’efficacité.

Icône main La technique du 4-7-8 : le remède miracle pour s’endormir en moins d’une minute (LINFO.RE – 10.05.2015).
Icône vidéo How to performe le 4-7-8 - Breathing exercises by Andrew Weil on Youtube.

Bon et puis si vraiment ça ne marche pas... c'est que vous n'êtes pas encore suffisamment entraîné ou bien, vraiment, que vous n'y mettez pas du vôtre ! Alors, en cas de détresse, je vous suggère ce qu'il ne faut pas faire : allumer l'ordi ou la tablette ou, plus soft, écouter des podcasts... Voici donc quelques idées pour combler le vide :

Icône main Histoire de ne pas vous sentir seul(e), allez voir ''Nox'', la série photos & textes de Nicolas Wilmouth qui décline " des portraits de ceux pour qui la nuit est un jour sans fin et passent leurs nuits à attendre qu'elles disparaissent. Des instants d'inactivité et d'épuisement suspendus dans le temps angoissant, et qui sont parfaitement rendus par la photographie sombre et sublime. " " Une série dans laquelle les personnages sont livrés à eux-mêmes, à leurs fantômes, à leur démons, à leur ennui. Certains s’agitent, d’autres statiques, implorent ou tentent une échappée, vaine… Le matin les attend à la station suivante. " (OAI13, que se passe-t-il la nuit à 3h17).

Icône audio Passez à la vitesse supérieure en vous faisant peur et en écoutant Les mystère de la couette (Radio nova, Le Monde a peur, un cut-up d'informations mixées pour tout comprendre sur "le problème". 29 janvier, 2013 : le sommeil en sonar, l'émission consacrée aux problèmes de sommeil, 1min57).

Icône audio Bon, maintenant que vous culpabilisez bien et quitte à ne pas vous détendre, songez qu'en dormant moins, vous vivez plus et ça vous console, j'en suis sûre !
8h de sommeil dans l'obscurité et le calme, est-ce donc l'idéal d'une bonne nuit pour tous ? Non, non et non ! Le sommeil humain, dans le foisonnement de sa diversité, reflète fortement l'organisation d'une société comme l'explique Guy Bordin, historien et anthropologue qui a co-dirigé une collection d'Anthropologie de la nuit. Celui-ci s'est penché notamment sur la nuit des Inuits ! Pour eux, par exemples, dormir trop longtemps, c'est s'exposer à une vie courte. C'est aussi s'exposer aux rêves et cela n'a pas que des aspects positifs... bah oui, parce que l'âme s'échappe du corps pendant qu'il rêve et, en allant visiter les morts, il peut ne pas revenir... ce qui se traduirait par une maladie, etc. Pas de contrainte psychologique liée au rythme nocturne régulier. Pas de contrainte liée au confort ! (Radio Nova, La Fin du Monde, Un sommeil de rêve, 20 mars 2013).

Icône audio Après tout ça et parce que la solution d'aller dormir demain chez les Inuits n'est pas si facile à mettre en oeuvre (c'est pas que vous ne voulez pas car vous êtes prêts à tout !), vous n'avez plus comme seule solution d'assumer les effets du manque de sommeil, la gueule dans le cul, l'état confusionnel avancé, l'envie de défoncer le réveil qui sonne alors que - comme par hasard - vous aviez réussi à vous endormir depuis 30 minutes... vous êtes au stade de la réparation et à tout problème, sa solution ! Pour vous mettre debout, je veux dire promptement, efficacement et surtout durablement, il suffit de vous persuader que vous n'êtes pas fatigués ! Bah si, voilà, c'est simple, c'est comme j'vous l'dis et même scientifiquement prouvé (qui a parlé de la méthode Coué ?!) (Radio Nova, Un instantané Nova, un no comment sonore : bruissements du monde et soubresauts de l’actu dont la provenance n’est dévoilée qu’à l’arrivée…, vous êtes fatigués,29 janvier, 2014, 1min32).

  1. _!!@?\ Alors, vous n'avez pu lire jusqu'au bout, achevé(e), vous dormez... #_!!@?\

samedi, mai 9 2015

De Todd à psolisiste... pardon solipsiste !

Qui est Charlie ? E. Todd, Paris, Fayard, mai 2015. Tout a commencé là, vous savez, avec le dernier buzz médiatique autour d'Emmanuel Todd (1) et de la sortie (avant même) de son nouveau bouquin Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse (2) le 7 mai, soit 4 mois après les attentats à Charlie Hebdo.

L'Obs, Libé et France inter... et c'est là que j'embraye moi, avec Le billet de Sophia Aram (3), d'abord. L'humoriste ne se reconnaît pas, en effet, dans les chiffres d'Emmanuel Todd sur le 11 janvier qui voudraient « que les musulmans n'aient pas manifesté, qu'ils ne comprennent rien à la laïcité ». Touchée et concernée, je poursuis donc avec l'ensemble de l'intervention d'Emmanuel Todd dans La matinale du 7/9 (4).

C'est vrai qu'a priori, comme ça, rien que dans ses réactions, je ne l'ai pas trouvé très sympathique et encore moins convaincant, le Todd... Ici, il évoque une « machine Fourest »... oui, elle s'appelle Caroline ! Et puis là, il insiste lourdement sur le fait que « Patrick Pelloux n'est pas un gros cerveau » (5)... des propos qui, tout au moins sur le ton et la forme, ne me le font guère prendre au sérieux, le Todd... et renforcent même mon sentiment d'antipathie. C'est pourquoi cela m'a inspiré ce billet car je le connaissais d'avant, le Todd, au moins de réputation, dans un autre registre, plus scientifique, plus universitaire, plus académique, plus respectable quoi !

J'en arrive petit à petit à l'article « "Qui est Charlie ?" : Emmanuel Todd et ses méthodes » sur Mediapart (6) où je comprends et redécouvre tout le sens de la locution latine ad hominem fort appropriée à ses « colères radiophoniques » qui in fine ne donnent pas envie du tout de lire son ouvrage ! De l'art d'user de l'argument de rhétorique consistant à confondre un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes et qui est devenue, aujourd'hui, une manœuvre malhonnête pour discréditer des arguments adverses, sans les discuter eux-mêmes, mais en s'attaquant à la crédibilité (paroles, actes, physique, etc.) de la personne qui les présente (Wikipedia).

« ...Si l’homme n’avait pas, derrière lui, un long travail fondé sur l’analyse des systèmes familiaux (...) Difficile donc de balayer le dernier ouvrage du chercheur, même si l’on peut être, par avance, lassé des saillies du polémiste qui délégitiment trop souvent les intuitions de l’observateur fin qu’il peut aussi être. Si le lecteur est donc prêt à, parfois, se pincer le nez ou se frotter les yeux, et à passer ainsi sur la manière dont Todd réduit sans beaucoup d’arguments la plus grande mobilisation de l’histoire française depuis 1945 à une « imposture », une « hystérie collective » et un « happening européiste », l’ouvrage Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse, demeure intéressant » (6).

Là-dessus, je surfe, je tournoie, j'erre et je lis le billet de Seb Musset, « La tentation toddophobe », consacré au sujet et qui rejoint les analyses ci-dessus (7). Lui aussi se refuse, en tant que manifestant du 11 janvier, à se faire « classer avec 4,5 millions de personnes dans la rubrique xénophobe potentiel, islamophobe en puissance, antisémite en devenir et pro-Maastricht évident ». Ah, j'adore le Seb avec ses formules qui tuent : « Dans un publireportage de je ne sais plus quel JT suce-boules, en duplex depuis la stratosphère, Emmanuel et Manuel sont fiers d'eux » (8). Oui oui, je m'égare, il s'agit d'autre chose... mais y en a chez qui le fond sauve et induit la forme !!

C'est alors que je tombe, parmi d'autres, sur deux commentaires de Frédéric Boullet sur la page facebook de Seb Musset à l'endroit de l'article sur Todd (9). C'est le ton un peu décalé, radical ou violent qui me rend curieuse. Mais bon, au final, ses propos sont peut-être très intéressants mais trop indigestes... En revanche, j'aurais eu la joie et la surprise d'apprendre un nouveau mot... encore... dans cette phrase que je cite ici brute et hors contexte : « (...) les p'tits mesquins que je connais et représentatifs d'un courant plus général, se répandre au top de leur imposture, au top de la dégueulasserie la plus sophistiquée, drapés dans leur émotion-personnelle-qui-les-atteint-eux. Centrés sur eux-mêmes. Solipsistes. (...) ».

Ah bah voilà, on y arrive ! So-li quoi ? So-li-psi-ste ! Du latin solus, seul et ipse, soi-même ! C'est-à-dire, « un sujet pensant pour qui il n’existe pas d’autre réalité que lui-même » (Wiktionnaire). « Une conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr » (Larousse.fr).

Alors là, je suis désolée, il me manque des neurones et, comme dirait ma reum, des connexions de synapses défectueuses... car, en dépit de ces définitions, je ne pige toujours pas... Qu'à cela ne tienne, je peux compter sur Wikipedia pour m’éclairer : « le solipsisme est une « attitude » générale pouvant être théorisée sous une forme philosophique et non métaphysique (...). La question ici ne relève d'abord pas de « l'esprit », mais d'une constatation que le « moi », ou l'ego, est la seule manifestation de conscience dont nous ne puissions pas douter (voir Descartes). Seul l'ego peut donc être tenu pour assurément existant et le monde extérieur avec ses habitants n'existe dans cette optique que comme une représentation hypothétique, et ne peut donc pas être considéré, sans abus de langage, autrement que comme incertain. Il pourrait s'agir seulement d'une position épistémologique « constructiviste ». Si on l'envisage aussi sur un plan ontologique, on se rapproche alors quelque peu du « pyrrhonisme » puisque la connaissance de quoi que ce soit d'extérieur à soi-même ne reste qu'une conjecture incertaine ».
Oui, non, d'accord, peut-être... alors en gros, si je résume, le solipsiste, c'est juste un gros mytho !!! Aaargh, JE DÉCROCHE !!

Je saute du coq à l'âne mais cela me fait penser à un autre mot, tiens, que j'ai appris tout récemment en lisant le fameux « Bénachou » (!! hé oui, l'utopie s'est réalisée... j'ai fini par finir l'infinissable !!)(10). Il s'agit du terme « acrostiche », du grec akrostikhos (akros, haut, élevé et stichos, le vers), qui est « un poème dans lequel les initiales de chaque vers ou, parfois, les premiers mots d'une suite de vers, lues verticalement de haut en bas, composent un mot ou une expression en lien avec le poème. » (Wikipedia).

Bon ben voilà, j'en termine... et vous voyez qu'au-delà de mon billet sur Todd, j'ai dû m'acoquiner avec plusieurs mots de la langue française, issus du latin et du grec... Et on veut supprimer quoi déjà dans les nouveaux programmes de l’Éducation nationale ? Ok ok, j'y vais à la va vite, je fais des raccourcis mais bon... c'est pas mon sujet non plus ! Bon, en tous cas, je me permets juste une incise fulgurante pour dire qu'on peut effectivement se demander à quoi ça sert le grec ? et le latin ? et l'allemand ? Comme Joann Sfar réagissant à la Lettre de Jean d'Ormesson au président, j'aurais tendance à dire « ça sert à lire des livres en français, à les mettre en perspective, à en deviner l'architecture. D'où je parle, moi qui ne connais aucune de ces trois langues ? J'aime bien savoir qu'elles existent ! Et que beaucoup d'autres les connaissent pour moi » (11)... mais c'est tout un autre débat...

Icône main SOURCES :

(1) Emmanuel Todd : démographe, anthropologue, historien, politologue et essayiste (bio et biblio sur FI).
(2) Emmanuel Todd, Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, Paris, Seuil, Essais, mai 2015, 252 p.
(3) "Chkoune Charlie", Le billet de Sophia Aram dans le 7/9 du lundi 7 mai 2015 à 08:55.
(4) "L'invité" du 7/9 par Patrick Cohen le 7 mai 2015 de 8:21 à 8:34.
- "Ce qui m'inquiète le plus, c'est la montée de l'antisémitisme" ;
- "Le pays est dans un état de vide métaphysique".
(5) "Patrick Pelloux n'est pas un gros cerveau", Le Journal du matin du 6 mai 2015, RTS.ch, radio La 1e Suisse romande.
(6) "« Qui est Charlie ? »: Emmanuel Todd et ses méthodes", Joseph Confavreux, Mediapart, jeudi 7 mai 2015.
(7) "La tentation Toddophobe", Après l'abondance. Le blog de Seb Musset, lundi 4 mai 2015.
(8) "Les fantasmes économiques d'Emmanuel et Manuel", Après l'abondance. Le blog de Seb Musset, dimanche 12 avril 2015.
(9) "Charlie Hebdo", blog Dessins de Fred Boullet.
(10) Georges-Marc Bénamou, Comédie française, Paris, Fayard, octobre 2014, 336 p.
(11) "Lettre ouverte au président de la République et aux « Attila » de l'éducation", Jean d'Ormesson, Figaro, Vox Société, 8 mai 2015. "Message de Joann Sfar" sur sa page facebook, 8 mai 2015.

jeudi, avril 30 2015

50 piges surprises pour Berto !

19 avril 1965 - 19 avril 2015 = 50 = 1/2 siècle !

Le défi de la "surprise" fut relevé en ce dimanche ensoleillé ! Et ce ne fut pas chose facile, les choses s'étant organisées un peu beaucoup à l'arrache... hé oui, chacun son orga, c'est comme ça, et ce qui compte, c'est le résultat, un succès !

Environ 13h40, je passe les détails de nos retrouvailles, pré-rdv costumes chez moi, le parc, le parking, le maquillage, les paillettes, les vivres, etc. Mais il m'attend bien - qu'impatiemment - depuis 13h pour un p'tit repas modeste que je lui concocte exprès pour l'occasion, vu qu’il n'a pas d'amis... à la cool donc, juste pour marquer l'coup quoi !
J'ai même réussi à ce qu'il fasse bosser R2D2 pour que ce soit à peu près clean et "libre d'accès" dans son appart et à ce qu'il puisse m'accueillir avec son plus beau tshirt plutôt qu'en slibard-robe de chambre... quelle gageure !
Nous voilà tous, 11 compères déguisés ou pas, plantés dans son couloir lorsque Christine sonne à sa porte... étincelles et œil hagard garantis

Les 50 piges de Berto !

Alors, pour rester dans l'ambiance de l'anniv de Bertrand... car 50... TOUT DE MÊME... faut'qu'ça dure un peu... et vu que je n'avais pas anticipé suffisamment pour prévoir ce dispositif créatif en temps et en heure..., je vous propose un karaoké personnalisé, inédit et original et tout entier dédié à Bertrand qui, on le sait tous, aime tant pousser la chansonnette ou casser la voix... c'est selon...

"J'ai chanté pour Agnès Saal"
"J'ai chanté pour Jean-Marie Le Pen"
"Mawine le Peigne, la chanson créole"
"Sarko revient parmi les siens"
"Le petit hélico"
Un PDG, une moquette et du palissandre... le tout en chanson : "On peut dire qu'on est gâtés, avec une Fleur et un Gallet"
Vendredi 16 janvier 2015, en direct de Grenoble, Frédéric Fromet a pris sa guitare pour expliquer les attentats aux enfants : "Coulibaly Coulibalot"

Ok, oké, okeyyyy !!! je n'ai qu'un seul auteur au catalogue pour le moment - Frédéric Fromet - mais la maison de prod' ne demande qu'à se développer !!!
Pour ce faire, une petite suggestion promotionnelle toute personnelle : soyez concret, soyez militant, soyez sur le terrain, soyez solidaire de vos amis et venez le soutenir et l'encourager en ce premier mai : " Un bouquet de muguet acheté = un titre gratuit téléchargeable "... pour son prochain EP, hip hip hip !!

Les 50 piges de Berto !

Espérons qu'avec tous les petits mots d'amour, d'amitié et de générosité, il saura se ressourcer pour encore 1/2 siècle ! et ce malgré les surprises de la vie...

Icône vidéo Frédéric Fromet et ses " chansons vaches " : Facebook ; site.

lundi, mars 23 2015

Still Alice

Still Alice, un film de Richard Glatzer, mars 2015. Et voilà un film qui, sans en avoir rien vu, entendu ni lu pourtant, à part le synopsis basique, me faisait "peur" d'aller voir. Le genre de mélo dramatique pendant lequel on sait d'avance qu'on va renifler et qu'on redoute d'avoir à "affronter". Bah oui, je me sens un peu trop fatiguée, un peu trop surmenée, un peu trop fragile quoi...

Mais, mais, car il y a toujours un mais, c'est un thème d'actualité et qui touche au plus près alors faut faire l'effort... pour découvrir, apprendre, comprendre et, qui sait, mieux s'en sortir... alors le Printemps du cinéma qui met la place à 3,50 € a mis un terme à mon hésitation.

Ce film, Still Alice, émotionnellement très fort, bouleversant voire effrayant, reste cependant essentiellement compassionnel. Certes, il nous fait suivre et vibrer de près la "lente" déchéance d'Alice, cette grande et reconnue linguiste, depuis les premiers trous de mémoire jusqu'à la désorientation terminale, mais néanmoins, sur le fond, il réserve peu de surprises.

En fin de compte, le film repose sur la performance de Julianne Moore qui joue Alice, diagnostiquée d'un Alzheimer familial héréditaire rare, précoce et ravageur... D'ailleurs, elle a gagné l'oscar de la meilleur actrice. C'est vrai qu'elle est criante de vérité, intense et crédible. Au sein d'une famille proprette d'intellos nantis, un couple soudé, belles carrières, trois enfants aimants, belles études, repas dominicaux et belle maison... on soupçonne, avec une certaine distance, les ravages de cette maladie incurable. Tandis que son mari et ses trois enfants la soutiennent, elle semble pourtant livrée à elle-même. La plus consciente de tous, jour après jour, de ses pertes, de sa dégénérescence, elle fait front, lutte et tente de profiter de chaque instant de lucidité dans une certaine solitude qui devient progressivement un véritable enfermement. De sa détresse, elle le dit elle-même, elle a honte, elle préférerait nettement avoir un cancer.

N'empêche que dans ce beau petit monde familial, tout s'étiole : son mari tout encore amoureux qu'il est, est désemparé et à l'aune d'une belle carrière encore à construire, sa fille aînée dont elle semblait si proche et qui l'incarnait totalement, s'avère plus préoccupée par sa grossesse très attendue, de même que son fils est tout à ses études de droit et ses multiples copines. Reste l'autre fille, celle qui, comédienne donc sans métier, est en conflit avec tout le monde... à moins que ce ne soient les autres plutôt qui sont en conflit avec elle par ce qu'elle révèle d'insolent et de libertaire mais d'intègre. Elle en bave, elle galère, elle « loose » mais elle vit dans ce qui la rend heureuse.

Finalement, plus on évolue dans la maladie, plus on se rapproche de l'inéluctable, lorsqu'Alice appelle Anne sa fille Anna, lorsqu'elle félicite sa fille Lydia à la sortie de sa pièce théâtrale sans la reconnaître... la seule qui, pourtant, reste auprès de la malade, la pseudo ratée que sa mère poussera jusqu'à la fin à s'inscrire à la fac comme seule issue à son avenir, la plus humaine et la seule qui demande à sa propre mère ce qu'elle ressent vraiment. C'est elle qui va réellement l'accompagner dans ce cheminement.

Still Alice, un film de Richard Glatzer, mars 2015.

Un moment fort du film est celui du suicide raté. Après une visite dans une maison spécialisée pour Alzheimeriens-iennes, même super high-tech et au fait des dernières méthodologies et pédagogies... Alice, intelligente, prévoyante, décide de la fin de sa vie avant d'atteindre la décadence avilissante. Elle anticipe avec précaution l'étape ultime où elle aurait encore tout juste à peine les capacités de maîtriser sa vie, son être. Badaboum, concours de circonstance et maladresse font que la tentative est vaine. L'échec est cuisant. Elle n'aura plus jamais ni l'opportunité ni la possibilité d'initier dignement sa sortie.

Cela me bouscule, me bouleverse, me remue, me révolte. Je ne renifle plus mais tente de limiter mes sanglots. Ce n'est pas de la mort dont j'ai peur mais de la manière dont je vais mourir. Comment peut-on encore accepter aujourd'hui, en France, de devoir s'en remettre aux autres pour notre propre issue ? Comment peut-on accepter de supporter cette tyrannie de la vie à tout prix ? Comment peut-on accepter qu'on nous laisse végéter, parfois des années durant ? Qu'est-ce que la dignité humaine ? A qui profite tout ça ? Pas la sécurité sociale, pas la famille qui raque les maisons de retraite ou autres services à domicile, pas les accompagnants qui en bavent pour leur propre fin de vie aussi... mais surtout pas la personne elle-même, ou du moins la mémoire de ce qu'elle a été... une âme valide et belle... alors le poids des religions ou autre ineptie qui aurait toute autorité sur moi ? Moi, parce que je n'ai pas la force de la radicalité, j'espère que les choses vont rapidement évoluer pour que je n'ai pas besoin d'aller justifier d'une phase terminale de cancer généralisé pour candidater à une euthanasie en Suisse.

Une dernière chose importante, c'est aussi parce qu'elle a été une "tête" toute sa vie qu'elle a pu développer des moyens de contournement qui ont certainement fait diagnostiquer la maladie plus tardivement... Il semblerait que plus on a développé de capacités intellectuelles et mentale au cours de sa vie et - ô comble du paradoxe - plus la maladie peut s'avérer sévère et rapide... Alors quoi, vaut mieux être un peu plus "bête" et vivre plus longtemps ?

Icône main Still Alice, drame réalisé en 2014 par Richard Glatzer, Wash Westmoreland (USA) avec Julianne Moore (Alice) et Alec Baldwin (John, son mari) et Kristen Stewart (Lydia, l'un des ses 3 enfants, la comédienne), sorti le 18 mars 2015. Adaptation du roman L'Envol du papillon, best-seller écrit par la neuroscientifique Lisa Genova.

Crédits photos d'après Allociné : ©Polyband ; ©Sony Pictures Classics ; ©Sony Pictures Releasing France.

jeudi, mars 19 2015

Eclipse partielle du soleil

Des explications que même môa je comprends... ludique et instructif avec, en prime, un brin d'humour !

Eclipse partielle du soleil le 20 mars 2015

Comment observer l'éclipse du 20 mars ? (en BD) © Lepithec

Icône main Sylvain Rivaud alias Lepithec, est auteur de bandes dessinées et illustrateur mais aussi grand amateur d'astronomie et chasseur d'éclipse !
Icône main Note en PDF.

On dit que les élèves "s'ennuient" à l'école. Une éclipse tous les 20 ans. Et hop : Consigne académique de l'éviter. Ce pays est formidable. (Seb Musset, FB, 19 mars 2015, 12h)

Eclipse du soleil le 20 mars 2015
©Picture of the totality taken from Longyearbyen, Spitsbergen. Damien Deltenre, travail personnel. CC BY-SA 3.0., via Wikimedia Commons.

dimanche, mars 8 2015

♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂

International Women's day - March 8 © Fotolia-2015 Mais que doit-on dire à la fin, pour notre propre fête, à nous les femmes ?

L’ONU francophone parle de "journée internationale de la femme", le gouvernement de "journée des droits des femmes" et les militant(e)s de "journée de lutte pour les droits des femmes"...

Bon, allez, dîtes simplement "journée des femmes"... mais surtout pas "journée de la femme", trop réducteur !

En attendant qu'on n'en parle plus du tout...
Y a qu'à relire...
Icône main8 mars, journée internationale des droits des femmes (2013)

... et à encore subir...
" 8 mars, 8 femmes prennent la parole : d’anecdotes sexistes en remarques croustillantes, elles nous prouvent que le machisme n’est pas mort et qu’il se niche quelque fois dans les plus grands esprits, même à France Inter. "

« Il m'a dit : tu sais quoi cocotte... ? » - Sonia Devillers
« A quand une vraie égalité homme / femme pour les salaires ? » - Zoé Varier
« Le combat se poursuit » - Claire Servajean
« Notre sens de l'humour, c'est notre meilleure arme » - Charline Vanhoenacker
8 femmes de France Inter s'expriment en 2015 !

« Avec ou sans enfants : allez les filles ! » - Rebecca Manzoni
« On n'est pas préparées à répondre à ce genre de mépris » - Hélène Jouan
« J'ai appris que le ténor était payé 2 fois plus que moi » - Natalie Dessay
« Il n'aurait jamais eu le même comportement avec un homme » - Patricia Martin
8 femmes de France Inter s'expriment en 2015 !

Icône vidéo 8 mars, 8 femmes s’expriment, diffusé tout au long de la journée, sur France Inter, Dépêches-Société, di. 8 mars 0215, 6h et à vivre en vidéo sur franceinter.fr et les réseaux sociaux.

dimanche, mars 1 2015

Les new grands-mères

Deux occasions de réécouter Thérèse Clerc : en ce premier dimanche de mars, c'est la journée des grands-mères... à une semaine de la journée de la femme.

Les news grands-mères
© Radio France 2015 / Nina Luec.

Tiens tiens, mais qu'est-ce donc que cette journée encore, 1er dimanche de mars, juste avant la journée de la femme du 8 mars ? AU SECOURS, qu'il s'agisse d'une fête à visée commerciale ne m'étonne pas (comme les autres, la fête des mères, la Saint-Valentin, etc.) mais qu'elle ait été carrément créée en mars 1987 par la marque de café, le Café Grand'Mère, relayée plus tard par les biscuits Bonne-Maman, j'aurais pas cru...
On se croirait dans la bonne France de Pétain sponsorisant les valeurs de la nation à coup de lien intergénérationnel...

Allons-y donc avec le laïus du lien familial, le socle permettant à l'enfant, l'ado de construire son futur adulte, sain et équilibré... Car, en effet, il est de bon ton d'asséner, sans jamais trop de nuance, que couper les ponts avec les "anciens" implique nécessairement des manques spécifiques et que c’est nier nos racines, notre histoire, notre héritage... Même mécanisme de réflexion, d'ailleurs, qu'avec l'héritage familial et culturel lorsqu'on est " issu de l'immigration "... Mais bordel, lâchez-nous avec cette manne mémorielle... Comme dirait Berto, à qui profite le crime ? Alors oui ok, c'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on nous impose de croire et c'est certainement pas faux (je ne suis pas psy) mais c'est aussi terriblement stigmatisant, réducteur et culpabilisant !!

Je n'en peux plus. Imaginez que je cumule au moins trois infractions (hé oui, tout ou rien) : celle de ne pas connaître mes grands-parents, celle de ne pas connaître mes origines, et pour enfoncer le clou, des deux côtés maternel et paternel (je passe sur la seule aïeule que j'ai qui m'a plutôt confortée dans la haine des vieux) et, enfin, la pire de toutes, celle de ne pas réclamer, de ne pas chercher, de ne pas y aller, d'oser peut-être ne pas m'y intéresser... Que de transgressions !

Allez allez, faisons fi de l'opportunisme et de l'hypocrisie d'une telle journée mercantile car c'est aussi, dit-on, l’occasion d’évoquer les 9 millions de grand-mères et 6,2 millions de grands-pères et de rappeler que les femmes deviennent grand-mères à 54 ans en moyenne et les hommes grands-pères à 56 ans… Si au moins, on pouvait prouver que ce focus annuel était utile pour ces populations parfois isolées, oubliées voire exploitées de voir leurs problématiques spécifiques émerger et trouver peut-être, à défaut de solution, l'écho d'un débat... Cela-dit, le thème des personnes âgées et aussi des personnes âgées immigrées est assez "vendeur" depuis quelques temps...

Sous cet angle, c'est donc l'occasion pour moi de revenir sur cette bonne femme, de celle que j'aurais aimé avoir comme grand-mère... une militante féministe de presque 88 ans, par ailleurs créatrice de la Maison des femmes à Montreuil et la principale initiatrice de la maison des Babayagas, un lieu de vie pour femmes âgées ouvert à Montreuil en 2013. Comme elle dit, elle aime être une grand-mère pour transmettre, pas pour faire des gâteaux...

Icône audioLes grands-mères d'aujourd'hui et le féminisme arabe ♂ (Les femmes toute une histoire, France Inter, di. 1er mars 2015, 15h).

Icône audio Et aussi : L'atelier intérieur s'ouvre à l’âge avancé... (L'Atelier intérieur, France culture, sa. 26 juill. 2014, 22h).

lundi, février 9 2015

Revendications salariales & félines !

Chat de Gnq

Puisqu'on est plus fort à plusieurs qu'isolément, nous avons décidé à Génériques de nous unir pour réclamer un chat.

Oui oui, vous avez bien lu !

Un chat d'équipe !!


Rien n'est plus à prouver, le/la chat/te fait l'unanimité : Amar et Rose qui n'est pas une chatte contrairement à ce que pourrait laisser supposer son nom, Xavier et Bébéchat qui est bien une chatte, Bruna et Mimi, son ex-chat de coloc ou bien son chat d'ex-coloc plutôt ! et même Yvonne, le chat des caves de restos parisiens, et puis moi et tous mes chats de cœur...

Nous sommes prêts à sacrifier le canapé à la cave pour la sieste japonaise, le massage au bureau à l'heure du déjeuner, le télétravail et même la semaine de 3 jours... heu, quoi que...

Non, il faut le dire, l'avouer, l'encourager, le promouvoir, le chat peut, à lui tout seul, apporter sérénité, fédération et donc efficacité et meilleure productivité dans le travail !! Tout bénef pour Génériques au prix de ses croquettes bio !!


La suite en réu d'équipe, AG, CA et bureau...


Charlie suite

Lus et relus, j'aime.

Icône main Virginie Despentes : “Les hommes nous rappellent qui commande, et comment ” - Après les attentats, l'écrivaine réagit (Les Inrocks, Actu, 17 janvier 2015).

Je réalise qu'elle n'est plus "toute jeune" sur le devant de la scène... pfff. Et puis je la découvre assez engagée, somme toute... De quoi la relire, tiens !

Icône main Seb Musset : " Deux ou trois choses sur l'après-Charlie " (Après l'abondance, le blog de Seb Musset, 20 janvier 2015).

dimanche, février 1 2015

Imitation Game

C'est dimanche, il est 9h35 et quelques...
Depuis le milieu de la nuit, je suis perdue, réveillée, endormie, les voix que j’entends sont-elles réelles, je cogite, j'angoisse, arrive 6h puis 9h, c'est bien la radio qui a fonctionné toute la nuit... et là mon subconscient se prépare, à anticiper, à se lever pour préparer un bon thé du matin et être fine prête au lit pour le 10h du dimanche à FI, yeahhh.

C'est dimanche, il est 13h et quelques...
Et je suis encore au lit, dans état intermédiaire... J'ai fait mon thé, j'ai écouté mon émission, j'ai tenté de bouquiner, me suis rendormie, ai comaté. J'ai loupé, comme les deux jours précédents, le festival du film d'aventure... Soit je reste comme ça et je continue, la journée durant, à comater/dormir/culpabiliser/angoisser... soit je trouve l'inspiration pour me bouger. J'ai trouvé, je vais aller voir Imitation Game qui joue à l'Alcazar à 13h50. Faut donc que la mammouthe édentée quitte son mode mémé, et que ça saute !

Le film : 1940, Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.Imitation game

Sans y aller à reculons, ce n'était pas le film que je souhaitais voir en priorité et je redoutais un peu le biopic à l'hollywoodienne sur fond de 2 GM... hugh ! Non, j'avoue, la vraie motivation est toute autre comme, par exemple, la peur de comater toute la journée au pieu entre essai de lire en vain et sommeil non assumé, tout cela sur fond d'angoisse réminiscente... Donc, me secouer et pas trop loin (moins loin que mon putain de festival...) était d'abord à visée salvatrice !

C'est dimanche, il est 15h50 environ...
Hé bien, étonnamment, ce film m'a touchée, bouleversée, interrogée... plus que d'autres que j'ai pu voir récemment et desquels j'attendais pourtant de l'être sans l'avoir été...

Je retiens 4 grands axes d'intérêt dont l'articulation reste plus ou moins possible, plus ou moins souhaitée...

Imitation game

- évidemment, le domaine de la recherche scientifique et la spécificité de ce champ-là que sont les maths et la cryptologie... ce qui a mené à l'invention de l'ordinateur et de l'informatique ! D'aucun diront que l'explication est (trop) mince mais, pour moi - de peur de ne rien comprendre de plus - cela m'a suffit. Et puis... finalement, ce n'est peut-être pas l'objet principal du film.

- le contexte dans lequel évoluent ces chercheurs, l'impact et l'application directe de leurs découvertes dans un contexte exceptionnel tel que celui de la Seconde Guerre mondiale, le va-et-vient obligatoire entre des logiques totalement différentes, entre l'humain et l'Humanité, impliquant une approche froide et analytique, effrayante. Comment, en effet, utiliser ce nouveau pouvoir sans attirer l’attention de l’ennemi, et ainsi qui sauver ou non du feu allemand ? (oublier ici la touche mélo du film...)

- le parcours individuel et personnel du génie en question à qui on suce toute l'énergie dans une logique et une pression de production et de rendement dignes de nos temps "modernes", pour le plus "noble" objectif qui soit en temps de guerre et tout cela, à tout prix ou plutôt à un prix... Un homme, Alan Turing brillamment Incarné par l'acteur Benedict Cumberbatch, qui fut un héros de l'ombre au service de son pays et qu'on est capable, mission accomplie et guerre terminée, de lyncher en toute anonymité, sans aucune reconnaissance...

Robotisé, seul et souffrant et qui semble éclairer le destin de cet être à part, jamais bien dans son époque : homme du futur, ouvrant la voie aux nouvelles technologies, sacrifié au nom de lois héritées d'un passé archaïque. Condamné en 1952 pour homosexualité, contraint d'accepter une castration chimique pour échapper à la prison, il se suicide en 1954. En 2009, le Premier ministre Gordon Brown présente des excuses au nom du gouvernement britannique pour la manière dont Alan Turing fut traité. En 2013, la reine le gracie à titre posthume. En 2015, c'est un grand acteur qui, en l'incarnant, lui rend hommage. (Télérama)

- le sujet de la différence, quoi de plus actuel ?? Comment être différent - parce qu'on est associal voire autiste, parce qu'on est homosexuel - dans des sociétés qui ne réagissent à la différence que par le rejet, la violence, l'exclusion voire l’extermination ? Comment vivre ensemble en faisant de ces différences de vraies richesses, en les écoutant, en communiquant, en écoutant, en valorisant la singularité dans ce qu'elle a d'enrichissant pour le collectif sans que celui-ci ne se réduise à une masse autocratique, réductrice et meurtrière ? Hautement philosophique : " est-ce parce qu'on pense différemment qu'on ne pense pas ? "

- J'ai oublié un 5e axe auquel je suis pourtant très sensible :
La femme du film, Joan Clarke, une jeune femme brillante et avide de liberté que Alan Turing demande en mariage pour l'extraire de son carcan familial conservateur... Témoignage poignant d'une société qui ne conçoit pas une femme comme "cerveau", d'un "couple" original, pionnier, novateur et progressif qui s'épanouit dans l'échange intellectuel nonobstant ou bravant les cadres sociétaux...

- Enfin, deux choses pour conclure : 1) j'aimerais pouvoir lever le doute sur l'existence réelle de cette femme... j'ose espérer qu'elle n'est pas là dans le film juste pour "faire vendre"... 2) je regrette un peu qu'il n'ait pas été dit ce que les autres membres de l'équipe sont devenus...

Icône main Imitation Game, réalisé par Morten Tyldum (norvégien), avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode. Musique d'Alexandre Desplat, d'après l’œuvre de Andrew Hodges.

Icône main Télérama, par Frédéric Strauss.
Icône main Les Inrockuptibles, par Jacquy Goldbeg.
Icône main Libération, par Clément Ghys, bien plus critique.

Imitation game - Alan Turing
Le mathématicien Alan Turing © Denis Van Waerebeke/The Pepin Press BV.

En tous cas, après ce film à l'affiche, un documentaire explore la vie passionnante d'Alan Turing, façon de réhabiliter ce mathématicien fantasque dont le rêve de construire un cerveau artificiel s'est concrétisé dans le décryptage des communications secrètes de l’armée allemande et, ce-faisant, peut-être décidé du sort de la Seconde Guerre mondiale... et pourtant traité si odieusement jusqu'à le mener au suicide.

Icône vidéo Comment les maths ont vaincu Hitler, réalisé par Denis van Waerebeke, ARTE, France, 2014, 60 min (Arte+7: 22.02-01.03.2015) et Alan Turin, un génie dans la guerre (Arte future).

lundi, janvier 12 2015

"Laïcité et paix civile"

Quoi de mieux, en ces temps funèbres, qu'une petite conf de Jean-Luc Mélanchon...
Contre le crime politique organisé. Discernement et cohérence ! Liberté de conscience ! Égalité ! Fraternité républicaine ! Unité !

La place de la République le lendemain de la grande marche
Place de la République, lundi 12 janvier 2015, v. 19h.

Mesdames, messieurs, nos chers compatriotes, nos chers concitoyens.
Notre rassemblement ce soir s'intègre dans la chaîne des événements qui ont commencé avec les meurtres commis contre la rédaction de Charlie Hebdo. C'est une des formes de résistance que nous y opposons, celle de la lumière de l'esprit car réfléchir, c'est aussi se recueillir.
Chacun de nous peut être une barrière contre la bêtise, contre le fanatisme, contre l''obscurantisme mais aussi, chacun d'entre nous peut être un foyer du renouveau dont nous avons eu ce week-end l'heureuse prémisse.

Conférence de J-L Mélanchon au théâtre Dejazet

Quoi de plus difficile et de plus émouvant, en de telles circonstances, de commencer une conférence ? Alors, il nous a proposé, « pour marquer le sens de ce qui nous réunit », de participer tous ensemble à un rituel militant venu d'Amérique latine.

Lorsque nous conduisons les nôtres à leur dernière demeure, nous nous levons, leurs noms sont énoncés et pour chacun d'entre eux il est dit « présent ». Pourtant, c'est le moment où, plus que jamais, leur absence pèse mais « présent » veut dire que chaque être humain vit pour toujours à travers ses œuvres et que les œuvres des nôtres ont un nom, celui des femmes, des hommes qui les portent tandis que celui de leurs assassins a vocation à sombrer dans le néant.

Conférence de J-L Mélanchon au théâtre Dejazet
17 morts : Frédéric Boisseau, Philippe Braham, Franck Brinsolaro, Jean Cabu, Elsa Cayat, Stéphane Charbonnier (Charb), Yohan Cohen, Philippe Honoré, Yoav Hattab, Clarissa Jean-Philippe, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, François-Michel Saada, Bernard Verlhac (Tignous), Georges Volinski.

La vie est une école pour tous ceux qui ont le goût de la conscience. Et les événements sont les travaux pratiques de nos principes. Plus grand est le défi, plus forte est l'occasion de nous dépasser. Nous avons vu quelque chose d'extraordinaire : le peuple français, balayant tout, n'appartenant à personne, a proclamé dans sa profondeur son attachement au principe républicain. Il ne manifestait ni pour une religion ni contre, ni pour une idée attachée à un parti politique plutôt qu'à un autre. Ils ont manifesté pour le fondamental de ce qui est l’identité des Français. L'identité des Français, c'est la république. L'identité des Français, c'est ce qui les relie entre eux à un contrat simple : liberté, égalité, fraternité. Ce message est universel, il ne nous enferme dans aucun chauvinisme, dans aucun repli. C'est le contraire, c'est une main tendue à l'humanité universelle toute entière ; à condition que les principes en soient respectés.

Pour poursuivre la soirée, un petit resto à la brasserie Jenny d'à côté, en ce jour d'hommage à mon ancêtre martyre, mais surtout pour échanger, débattre, réfléchir, tenter de comprendre et d'avancer...

« La marche du 11 janvier n'appartient à personne »
Icône vidéo Invité de Jean-Michel Aphatie sur RTL le mercredi 14 janvier 2015, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur ce que représente pour lui la marche du 11 janvier : l'irruption du peuple souverain sur la scène publique. Il a appelé à un renforcement de la presse d'opinion et à un développement de la souveraineté populaire.

« Laïcité et Paix civile »
Icône vidéo Conférence de Jean-Luc Mélanchon le lundi 12 janvier 2015 au théâtre Dejazet (République). (audio) (vidéo sans son)

« Il faut refuser les logiques de guerre civile »
Icône vidéo Conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon le 8 janvier 2015 au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo.

lundi, décembre 15 2014

Qu'il est doux de rêver...

Horo du jour...

Ah la la, mais si une telle corrélation était non seulement observée mais validée par la "communauté scientifique" entre les phénomènes astrologiques et des événements objectifs dans la psychologie ou la destinée humaine... hé bah quoi, non seulement cela se saurait mais cela changerait notre perception du monde et la répartition des pouvoirs sur notre planète... car, qui dit savoir dit prévoir et donc cela générerait sans doute encore plus d'avidité et de conflits... quoi, serais-je pessimiste, moi ? non, juste réaliste.

Mais pourquoi donc une telle présence, un tel succès des horoscopes de tous temps et sur tous supports ? Bon, ok, j'avoue, je suis la première à me prêter au jeu mais parce que j'ai eu plaisir, avec le temps, à ritualiser mon soporifique métro-boulot-dodo par cette incartade folklorique quotidienne !!

Tout commence à la gare d'Asnières où je chope en général le Métro et le 20 Minutes. Je les potasse rarement durant ce trajet jusqu'à Saint-Lazare car leur déploiement reste un exercice délicat dans un environnement de boîte à sardines... alors je fais durer malgré moi le suspens... Ensuite, une fois débarquée, j'ai l'opportunité de choper le 3e de la clique, le Direct matin dans lequel la présence de l'horo n'est pas garantie et dépend de je ne sais quoi, je n'ai toujours pas compris...
Jusque et dans la 14, je feuillette aléatoirement tous ces canards de haut vol et m'adonne surtout aux jeux fléchés (force 1 ou 2 pour le 20 Minutes et facile ou moyen pour le Métro... je ne parle pas des mots croisés dans le Direct matin, faut quand-même pas se mettre son estime de soi à dos dès le matin !). Sortant à Gare de Lyon, je fais mine de m'intéresser encore quelque peu à l'actualité, le temps de m'extirper des profondeurs des rames et, à un certain endroit de la remontée à la surface, sur un escalator bien précis, de découvrir enfin effrontément les deux ou trois horos du jour. Voilà,qui va conditionner toute ma journée...

Que la force soit en moi...

Je suis tellement addict, vous l'aurez compris, que même à Stockholm, j'arrive à choper mon svensk horoskop !!!
Horo stockholmois

Alors, est-ce que ma destinée est potentiellement meilleure lorsqu'à 16h, il fait nuit ?
En tous cas, les Suédois sont trop klass ce qui, en soi, est assez motivant... mais, heuh, je m'écarte du sujet là...

jeudi, décembre 4 2014

Le jour du moâ à saisir !

1 sur 365...
Profitez-en, c'est rare !!

Profitez-en, c'est rare !!

jeudi, novembre 13 2014

A la recherche du bonheur

Il est un de ces petits bonheurs mineurs, celui de rentrer chez soi en sandales et chemisette à la mi-novembre, après une soirée intéressante et non ordinaire. Petit instant de bonheur modeste et fugace qui fait oublier la routine mortifère.

Ce soir, je me suis rendue à la Maison du Danemark sur l'avenue des Champs-Élysées, pour écouter deux chercheuses en bonheur...

Malene Rydahl : auteure du livre Heureux comme un danois, (Grasset, 2014) a enquêté et réfléchi pour offrir le trousseau des dix clefs du bonheur danois qui est finalement sans frontières.

Claudia Senik : professeure à l'Université Paris-Sorbonne et à l’École d'économie de Paris, auteure de The French Unhappiness Puzzle : The Cultural Dimension of Happiness (2014) et l’Économie du bonheur (Seuil-La République des idées, 2014), elle est l’une des spécialistes internationales de l’économie du bien-être et de l’économie comportementale.

Maison du Danemark - 2 chercheuses en bonheur...

Le Danemark est régulièrement désigné comme le pays du monde où le bonheur est le plus répandu. L'annuel World Happiness Report de l'ONU a placé ces deux dernières années les Danois comme les plus heureux du monde. La superpuissance du bonheur selon le New York Times. Mais cela aide-t-il d'être danois pour être vraiment heureux ? Ou est-ce que le bonheur est plutôt sans frontières ? Peux-ton dire que certains pays, certains peuples sont plus ou moins doués pour le bonheur et pourquoi ? Comment mesurer le poids du bonheur dans l'économie ?

Visiblement, cela suscite un grand intérêt, la salle est comble. Ça commence par " Il y fait froid, il y fait nuit à partir de 15h, etc... " ce qui génère son lot de rictus empathiques dans la salle ! On aime... mais de loin. Être heureux... mais de quoi, de qui, de quel bonheur parle-t-on ?

La première intervenante dans le genre journalistique, se montre plutôt accessible du large public tandis que la seconde s'avère plus "universitaire" avec un discours construit à partir et vers la discipline économique pour tenter de répondre à la question : l'argent fait-il le bonheur ?

  • Pour la première, il existe 3 piliers pouvant expliquer le bonheur à la danoise : la confiance, l'éducation et la responsabilité individuelle. Elle précise qu'ils ne sont pas des "valeurs danoises" mais bien des valeurs humaines. Entre anecdotes, souvenirs personnels et statistiques rigoureuses, elle offre un petit précis philosophique et concret, un manuel du bien-être au quotidien, un « mode d'emploi de l'allégresse », un antidote au pessimisme ambiant, un parfait guide du savoir-vivre…heureux.

La confiance est un terme, une notion, une valeur qui va revenir fréquemment au cours de la conférence et dans les échanges avec la salle. A la fin de la conf., une dame intervient pour montrer que la notion de confiance peut marcher à un endroit et pas ailleurs. Par exemple, au Japon, on peut laisser son sac sur la table d'un café et aller aux toilettes sans craindre aucun vol. Pour autant, le peuple japonais ne se caractérise pas par son aptitude au bonheur. C'est parce que la confiance seule ne suffit pas, il lui faut être associée à la liberté ! Il manque, en effet, aux Japonais, subissant l’oppression du tabou, la liberté de s'exprimer.
Par exemple, au Danemark, dès 13 ans, on a la possibilité de gagner son propre argent de poche ce qui donne confiance, autonomie et liberté, notamment vis-à-vis des parents, des élites, de la société... Là-bas, il est très fréquent et normal que les jeunes partent tôt, à 18 ans, de chez eux ce qui, d'une certaine façon, contribue là-encore à la prise de confiance et à l'autonomie dans le sens où ils subissent moins longtemps, par exemple, les projections de leurs parents... Autant d'aspects qui peuvent expliquer l'optimisme danois, si connoté "naïf" en France.

D'après elle et son étude, il faut donc agir soi d'abord dans son environnement et faire confiance aux personnes (plus qu'à leurs diplômes) sans attendre que le changement vienne d'en haut.

Autre domaine d'excellence danoise, l'éducation ! A la fin, lors du débat, une dame d’expérience dans ce domaine témoigne et confirme sans hésitation l'opposition des deux systèmes danois et français. Dans le petit royaume du nord, la place de l'enfant est toute autre, celle qu'il prend et celle qu'on lui dévoie. Elle regrette ainsi le système éducatif figé et l'immobilisme à la française... qui se perpétue depuis la maternelle dans des scènes banales où l'on somme les gamins d'être en rang par deux et dans le silence...

Quant à la responsabilité individuelle, un autre exemple assez probant est le fait que chaque jeune reçoit de l’État une bourse de 780 € ce qui permet un accès égalitaire aux études pour tous. Le regard porté par la société sur le niveau d'étude est autrement moins dans le jugement élitiste qu'en France. Là-bas, un professeur d'université sera tout aussi heureux que son enfant soit ébéniste ou autre chose. A ce propos, l'autre intervenante complète en expliquant qu'en France, ce n'est pas forcément l'élitisme qui est le problème mais plutôt la nature de celui-ci. L'élitisme français a certes toujours existé mais il est devenu très étroit. Avant, les portes des grandes écoles était grandes ouvertes, au regard du peu de candidats. Aujourd'hui, alors qu'on pousse au 80% de réussite au bac, celles-ci n'ayant pas augmenté leurs capacités d’accueil, s'avèrent plus qu'étroites à des postulants en masse ! D'autre part, l’élitisme français se définit aussi par son caractère unidimensionnel. Par exemple, on continue de reconnaître les maths et le français comme seules compétences respectables et signifiantes en renâclant toutes autres qualités et compétences issues d'autres disciplines ou activités. L'art continue d'être considéré seulement comme un passe-temps, un loisir... En fait, l'élitisme français est restreint en contenu et en nombre.

  • Du point de vue de la recherche et dans le domaine de l'économie, la pratique des enquêtes sur des questions subjectives, telles que le bonheur, émerge dans les années 1970 mais reste alors très marginale. Depuis, les économistes ont tenté de mesurer le bonheur tel qu’il est ressenti et déclaré par les individus eux-mêmes. Leur enquête concerne plus particulièrement le rôle de la richesse. L’argent fait-il le bonheur ? La croissance rend-elle les gens plus heureux ? Dans le cas contraire, faut-il opter pour la décroissance ou, du moins, mesurer le bien-être au-delà du PIB ? Mais c'est vraiment à partir des années 2000 que ce sujet d'étude est devenu admis et même un critère de mesure incontournable, notamment pour les pouvoirs publics. S'interroger sur ce qui dans l'économie favorise le bonheur des gens et vice-versa, permet de comprendre pourquoi la France, pays objectivement riche, souffre d’un tel « déficit de bonheur ».

Les enquêtes internationales prouvent qu'à conditions égales, le critère "vivre en France" rapporte d'office un fort coefficient négatif ! Ceci n'a rien à voir avec les conditions objectives de vie en France mais avec le ressenti et la représentation défaillante des Français.

Robert Boyer, qui est tout sauf un libéral, connu comme l'un des artisans de l'école de la régulation, très à gauche, a écrit sur le Danemark (La flexicurité danoise. Quels enseignements pour la France ? Paris : éditions rue d'Ulm, Presses de l'ENS, 2006) et l'une des explications qu'il apporte au schmilblick est celui de la capacité danoise à réagir rapidement à un problème par une réforme.

Conclusion : Alors, le bonheur, une idée neuve ? Pourquoi serait-il érigé comme un objectif essentiel ? En quoi serait-il une finalité, un devoir presque ? Peut-on mesurer quelque chose d’aussi subjectif et impalpable que le bonheur ?

En savoir plus :

Icône main Claudia Senik, L'économie du bonheur, Coédition Seuil-La République des idées, 2014.
Icône audio Analyser les causes du mal-être français (France Culture, Les carnets de l'économie, du lundi au jeudi de 17h55 à 17h59).

Icône main Malene Rydahl, Heureux comme un Danois, Grasset, 2014.

Revue de presse : Malene Rydahl, danoise de naissance et française d'adoption, s'est attelée à la tâche. On en était resté aux terrifiants contes d'Andersen et voilà qu'en 10 conseils amicaux se dessine un bonheur partagé du haut en bas de l'échelle sociale. (Philippe Douroux - Libération du 12 juin 2014)Extrait de l'introduction

Extrait de l'introduction : Il était une fois une jeune femme danoise qui avait décidé d'écrire un livre sur le bonheur. En pleine période d'écriture, elle se trouvait en vacances dans le sud de la France. Elle avait été invitée dans une très belle maison en bord de mer. Un grand dîner assez mondain avait été organisé dans un cadre magnifique. Les gens étaient beaux. Tout était parfait. Pour l'apéritif, on servait au choix un Champagne vintage d'une grande année, de grands crus et tous les cocktails exotiques imaginables. On parlait de la belle vie : les voyages lointains dans les plus beaux hôtels du monde, les bonnes tables dans les meilleurs restaurants, la culture, l'art. Tout ce qui est agréable à vivre. Une vie de rêve. La conversation s'est soudainement portée sur son livre. La table s'est étonnée du titre, Heureux comme un Danois. «Mais pourquoi ce titre ? Je ne vois rien de particulier dans ce pays qui pourrait rendre heureux les gens !» a dit un monsieur. La jeune femme tenta d'expliquer la grande confiance des Danois, entre eux et à l'égard de leurs institutions. La volonté et l'envie de participer à un projet commun au bénéfice de la collectivité. Le système scolaire qui cultive le développement de la personnalité de chacun. L'importance de donner à tous les citoyens la liberté de trouver leur place. L'absence de course à «être le meilleur». Elle raconta que chez elle, on ne cherchait pas à avoir une élite, la priorité étant que la population soit heureuse dans l'ensemble. Et elle eut le malheur d'ajouter que, pour financer cela, la pression fiscale était la plus élevée au monde avec un taux marginal à presque 60 % à partir de 52 000 euros de revenus. Là, le même monsieur s'est impatienté. Il a élevé la voix : «Mais enfin quelle horreur ! N'essayez pas de nous convaincre qu'un système pareil peut rendre qui que ce soit heureux.» Et il a continué : «Personne n'a envie de payer pour les autres. Et puis sans une élite, un pays n'a plus d'avenir.» Une femme a renchéri : «Moi je regarde la série Borgen (une série danoise sur la vie politique) et ils sont tous malheureux, c'est quand même n'importe quoi !» Stop. Retour à la réalité. Je suis bien consciente que le modèle danois ne peut pas plaire à tout le monde. L'idée de ce livre n'est aucunement de convaincre que ce modèle est meilleur qu'un autre. Il répond, tout simplement, à une envie de partager. Je suis née, par hasard, dans le pays le plus heureux du monde. Je n'étais pas consciente de cette chance et j'ai choisi de quitter mon pays pour tracer mon propre chemin. Aujourd'hui, après avoir passé beaucoup de temps loin du Danemark, j'ai voulu faire le point, en dix clés toutes simples, sur un modèle de société qui semble en effet rendre les gens heureux, et ce depuis plus de quarante ans.

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