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Tribulations incongrues d'une fille un peu floue...

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Tag - Femme-féminisme

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mardi, mars 8 2016

♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ 2016

Allez, on en remet une couche ! Si l'on célèbre cette journée chaque année, la mise au point historique et terminologique sur la Journée Internationale DES DROITS DES FEMMES reste cependant d'actualité !

Journée DES femmes © Mathilde Larrere

par Mathilde Larrere, historienne des révolutions et de la citoyenneté (Université Paris Est), en 28 TWEETS :

  1. L’idée de faire une journée internationale est à la confluence des luttes féministes et de l’organisation internationale des travailleurs.
  2. Depuis le 19e siècle, les relations étaient tout à la fois étroites et difficiles entre le mouvement ouvrier et le mouvement féministe.
  3. Mais depuis les années 1880, les mouvements ouvriers socialistes reconnaissaient comme importants les droits des femmes.
  4. En 1879, le congrès ouvrier de Marseille, sous l’impulsion d’Hubertine Auclert avait voté une motion en faveur de l’égalité des sexes.
  5. C’est en 1891 que le congrès de la 2e AIT fait de même à Bruxelles.
  6. En 1910, sur la proposition de Clara Zetkin, l’AIT décide d’organiser 1 journée internationale des femmes. La 1e a lieu le 19 mars 1911.
  7. Il s’agit de réclamer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail.
  8. En Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, plus d'un million de personnes participent aux rassemblements.
  9. En 1913 et 1914, dans le cadre du mouvement pacifiste, des femmes d'Europe organisent fin février ou déb mars des rassemblements contre la guerre.
  10. En 1917, en Russie, alors que 2 millions de soldats sont morts, des femmes choisissent de faire grève et réclamer « du pain et la paix ».
  11. Elles manifestent le 23 février dans le calendrier Julien, donc le 8 mars 1917 pour notre calendrier.
  12. 0r, cette manifestation des femmes réveille en Russie un vaste mouvement bientôt révolutionnaire.
  13. La foule, désormais mixte, réclame toujours du pain et la paix, mais aussi la chute du Tsar !
  14. Le 10 mars, la grève est générale. Les slogans sont de +en+ radicaux : « À bas la guerre ! », « À bas l’autocratie ! ».
  15. Le 11 mars, le Tsar ordonne la répression. Elle est sanglante.
  16. Dans la nuit, des régiments traumatisés d’avoir tiré sur leur frères ouvriers se mutinent. Les soldats fraternisent, arment les ouvriers.
  17. Le lendemain, les militants révolutionnaires appellent à former un soviet !
  18. Le 15 mars, le tsar abdique et le gouvernement provisoire accorde le droit de vote aux femmes !!!!
  19. C'est en souvenir de cette 1e journée de la Révolution que le 8 mars 1921 est décrété en Russie « Journée internationale des femmes ».
  20. La journée est donc d’abord célébrée dans les pays ou les milieux communistes.
  21. Le 8 mars 1977, l’ONU adopte une résolution pour une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale ».
  22. Journée également appelée par l'ONU… « journée internationale de la femme… ».
  23. Mais cette appellation est contestée par les féministes qui y voient (de fait) une essentialisation de La faaamme (l’idéal féminin voyez… )
  24. Et lui préfèrent toujours la dénomination originelle de « Journée des droits des femmes ».
  25. Tout ça pour dire que dire « Journée Internationale des droits des femmes », c’est plus juste !

Icône main A voir au complet et avec images :.

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Billets précédents sur le même thème :

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2015)

Icône main ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂ (2013)

dimanche, mars 8 2015

♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂

International Women's day - March 8 © Fotolia-2015 Mais que doit-on dire à la fin, pour notre propre fête, à nous les femmes ?

L’ONU francophone parle de "journée internationale de la femme", le gouvernement de "journée des droits des femmes" et les militant(e)s de "journée de lutte pour les droits des femmes"...

Bon, allez, dîtes simplement "journée des femmes"... mais surtout pas "journée de la femme", trop réducteur !

En attendant qu'on n'en parle plus du tout...
Y a qu'à relire...
Icône main8 mars, journée internationale des droits des femmes (2013)

... et à encore subir...
" 8 mars, 8 femmes prennent la parole : d’anecdotes sexistes en remarques croustillantes, elles nous prouvent que le machisme n’est pas mort et qu’il se niche quelque fois dans les plus grands esprits, même à France Inter. "

« Il m'a dit : tu sais quoi cocotte... ? » - Sonia Devillers
« A quand une vraie égalité homme / femme pour les salaires ? » - Zoé Varier
« Le combat se poursuit » - Claire Servajean
« Notre sens de l'humour, c'est notre meilleure arme » - Charline Vanhoenacker
8 femmes de France Inter s'expriment en 2015 !

« Avec ou sans enfants : allez les filles ! » - Rebecca Manzoni
« On n'est pas préparées à répondre à ce genre de mépris » - Hélène Jouan
« J'ai appris que le ténor était payé 2 fois plus que moi » - Natalie Dessay
« Il n'aurait jamais eu le même comportement avec un homme » - Patricia Martin
8 femmes de France Inter s'expriment en 2015 !

Icône vidéo 8 mars, 8 femmes s’expriment, diffusé tout au long de la journée, sur France Inter, Dépêches-Société, di. 8 mars 0215, 6h et à vivre en vidéo sur franceinter.fr et les réseaux sociaux.

dimanche, mars 1 2015

Les new grands-mères

Deux occasions de réécouter Thérèse Clerc : en ce premier dimanche de mars, c'est la journée des grands-mères... à une semaine de la journée de la femme.

Les news grands-mères
© Radio France 2015 / Nina Luec.

Tiens tiens, mais qu'est-ce donc que cette journée encore, 1er dimanche de mars, juste avant la journée de la femme du 8 mars ? AU SECOURS, qu'il s'agisse d'une fête à visée commerciale ne m'étonne pas (comme les autres, la fête des mères, la Saint-Valentin, etc.) mais qu'elle ait été carrément créée en mars 1987 par la marque de café, le Café Grand'Mère, relayée plus tard par les biscuits Bonne-Maman, j'aurais pas cru...
On se croirait dans la bonne France de Pétain sponsorisant les valeurs de la nation à coup de lien intergénérationnel...

Allons-y donc avec le laïus du lien familial, le socle permettant à l'enfant, l'ado de construire son futur adulte, sain et équilibré... Car, en effet, il est de bon ton d'asséner, sans jamais trop de nuance, que couper les ponts avec les "anciens" implique nécessairement des manques spécifiques et que c’est nier nos racines, notre histoire, notre héritage... Même mécanisme de réflexion, d'ailleurs, qu'avec l'héritage familial et culturel lorsqu'on est " issu de l'immigration "... Mais bordel, lâchez-nous avec cette manne mémorielle... Comme dirait Berto, à qui profite le crime ? Alors oui ok, c'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on nous impose de croire et c'est certainement pas faux (je ne suis pas psy) mais c'est aussi terriblement stigmatisant, réducteur et culpabilisant !!

Je n'en peux plus. Imaginez que je cumule au moins trois infractions (hé oui, tout ou rien) : celle de ne pas connaître mes grands-parents, celle de ne pas connaître mes origines, et pour enfoncer le clou, des deux côtés maternel et paternel (je passe sur la seule aïeule que j'ai qui m'a plutôt confortée dans la haine des vieux) et, enfin, la pire de toutes, celle de ne pas réclamer, de ne pas chercher, de ne pas y aller, d'oser peut-être ne pas m'y intéresser... Que de transgressions !

Allez allez, faisons fi de l'opportunisme et de l'hypocrisie d'une telle journée mercantile car c'est aussi, dit-on, l’occasion d’évoquer les 9 millions de grand-mères et 6,2 millions de grands-pères et de rappeler que les femmes deviennent grand-mères à 54 ans en moyenne et les hommes grands-pères à 56 ans… Si au moins, on pouvait prouver que ce focus annuel était utile pour ces populations parfois isolées, oubliées voire exploitées de voir leurs problématiques spécifiques émerger et trouver peut-être, à défaut de solution, l'écho d'un débat... Cela-dit, le thème des personnes âgées et aussi des personnes âgées immigrées est assez "vendeur" depuis quelques temps...

Sous cet angle, c'est donc l'occasion pour moi de revenir sur cette bonne femme, de celle que j'aurais aimé avoir comme grand-mère... une militante féministe de presque 88 ans, par ailleurs créatrice de la Maison des femmes à Montreuil et la principale initiatrice de la maison des Babayagas, un lieu de vie pour femmes âgées ouvert à Montreuil en 2013. Comme elle dit, elle aime être une grand-mère pour transmettre, pas pour faire des gâteaux...

Icône audioLes grands-mères d'aujourd'hui et le féminisme arabe ♂ (Les femmes toute une histoire, France Inter, di. 1er mars 2015, 15h).

Icône audio Et aussi : L'atelier intérieur s'ouvre à l’âge avancé... (L'Atelier intérieur, France culture, sa. 26 juill. 2014, 22h).

lundi, janvier 26 2015

"Adballah, féministe discret"

A nous étrangler en entendant l'hommage de Christine Lagarde au défunt roi d'Arabie Saoudite Abdallah, qualifié de "grand défenseur des femmes" par la directrice du FMI.

Billet de Sophia Aram sur France Inter
Le billet d'humeur de Sophia Aram dans le 7/9, l’invité était Thomas Piketty (8h55 - 26 Janvier 2015).

" Merci Sophia Aram ! On rappelle à l'ancienne ministre, au hasard, que l'Arabie Saoudite est le dernier pays où les femmes sont interdites de conduire. Sophia Aram, ce matin sur France Inter, s'est payé Madame Lagarde, et les défenseurs d'une monarchie pétrolière confite dans son obscurantisme - cf : la torture du blogueur Raif Badawi qui a osé critiquer la police religieuse - pour notre plus grand plaisir. " (Causette)

Icône vidéo La réponse - en burqa - de Sophia Aram à Christine Lagarde.

samedi, janvier 17 2015

17 janvier 1975-17 janvier 2015, la loi sur l’avortement a 40 ans.

Plus que jamais !!!

Charlie Hebdo et l'IVG !

Manifestation nationale pour les droits des femmes :
17 janvier 1975 - 17 janvier 2015, la loi sur l'avortement a 40 ans.

Trajet / parcours : départ 14h30 de Bastille en direction d'Opéra.

Le billet de Nicole Ferroni : "Les ovaires du courage" France Inter

Icône vidéo Le billet d'humeur de Nicole Ferroni : "Les ovaires du courage" dans le 7/9 de France Inter, l’invité était Élisabeth Badinter (8h55 - 4'01 min - 26 Novembre 2014).

mercredi, décembre 3 2014

Femmes sans enfant, femmes suspectes

© Arte. Femmes sans enfant, femmes suspectes.
Icône vidéo A voir sur Arte : Femmes sans enfant, femmes suspectes, un film de Colombe Schneck.

Ayant pourtant ressenti la maternité comme une évidence "liée à la vie même", la journaliste et écrivaine est néanmoins intriguée par celles qui ont fait le choix inverse et s'interroge aussi sur le jugement sévère que la société porte sur ces femmes sans enfant, facilement taxées d'égoïsme, de narcissisme, de névroses diverses…

© Odysséo. Génériques. AIDDA. CRDII.
Icône main Portail Odysséo : Femmes étrangères au quotidien / Association interculturelle de production, de diffusion et de documentation audiovisuelles (AIDDA), Centre de documentation et de recherches iconographiques interculturelles (CRDII)., 1997. Cote : 2047.

Pour en savoir plus, elle a rencontré Marie-Laure, 50 ans, une esthéticienne vivant à Paris, Eva, une Allemande de 80 ans, et Orna, 37 ans, une Israélienne, auteure d'une thèse sur les mères qui regrettent d'avoir eu des enfants. Et... ces femmes ont en commun une jeunesse heureuse et un grand besoin d'indépendance. Qu'elles soient militantes ou non, ces trois anticonformistes doivent assumer leur statut et les réactions négatives qu'il suscite, qu'Orna attribue à un sentiment de "panique face à toute déviation de la norme".

© femmesansenfant.com
Icône main Blog Femme sans enfant : Être femme sans enfant : parce qu’il y a des avantages!!

Ces trois beaux portraits mettent en évidence la complexité qui caractérise le désir d'enfant.

jeudi, août 7 2014

Le cadeau empoisonné pour les jeunes filles

Et voilà que je tombe sur cet article publié sur le site de Novaplanet le vendredi 29 novembre 2013 par Marie Arquié, Sophie Marchand & Raphaëlle Corbeil et intitulé « Le cadeau empoisonné pour les jeunes filles - Le Dico des Filles : le livre à rayer de sa liste de Noël. »

Cet ouvrage s'adresse aux filles de 12 à 16 ans, qui ne peuvent être qu'hétérosexuelles et de classe moyenne ou aisée. Voilà comme il est présenté par son auteure, Dominique Alice Rouyer, dans l'édito de l'édition 2011 : « Nous l'avons imaginé rien que pour vous, les filles, pour vous permettre de traverser dans la douceur et la gaîté le pays escarpé de l'adolescence, de prendre confiance en vous et de découvrir ce que vous êtes vraiment ».

Et bien, ce livre a le mérite de se distinguer de tous les autres. Tout y passe : le sexe, l'avortement, l'homosexualité, les fringues, le rapport avec les garçons. Mais s'il brille, c'est plutôt par son obscurantisme, par ses définitions rétrogrades, sexistes, moralisantes, pétries d'une volonté de rappeler à la jeunesse que la place de la femme est ... dans les années 50.

En somme, sous la prétention de livre éducatif, ce livre véhicule une vision sexiste et hétéronormative de la société et de la sexualité. Et que l'on comprend pourquoi ce Dico des filles est édité chez Fleurus, « maison d'édition d'inspiration catholique » peut-on lire sur Wikipédia.

On vous conseille évidemment de ne pas lire cet ouvrage, de ne pas l'offrir à votre jeune nièce, mais d'aller plutôt lire l'article que Mediapart lui a consacré.

mercredi, mars 12 2014

Le Parlement européen rejette un texte sur l'égalité hommes-femmes

3 jours après la célébration de la « Journée internationale des droits des femmes »(*) du 8 mars, le Parlement européen rejette, à 9 voix près, un rapport sur l'égalité entre les hommes et les femmes, présenté par la Portugaise Ines Christina Zuber, et qui appelait à garantir l’égalité de rémunération à travail égal.

298 voix contre (essentiellement dans le camp conservateur), 289 pour (majoritairement la gauche et les libéraux) et 87 abstentions, dont un nombre important de députés écologistes, en tête desquels Daniel Cohn-Bendit et José Bové.

Comment est-ce possible - alors que le principe d'égalité hommes-femmes est inscrit dans le préambule du traité de Rome et fait donc partie des fondements de l'Union européenne - de voter contre la volonté de « garantir le respect du principe fondamental de l’égalité de rémunération à travail égal entre les femmes et les hommes », d’interdire les démissions forcées en cas de maternité, et de prôner la lutte contre les stéréotypes sexistes et de mettre en place des quotas pour favoriser les places des femmes aux postes de décision ??

Que les conservateurs évoquent un rapport - certes dense de 80 propositions - « idéologique », « fourre-tout » et « inutile »... on s'y attend...
Que les socialistes dénoncent - après-coup - une « marche arrière », un « vote honteux », un rejet consternant, une « insulte, une agression des femmes mais de l’ensemble de la société, de nos valeurs et du cœur de notre humanité » ... ça mange pas de pain...
Mais que les eurodéputés écolo se soient en majorité abstenus ? au nom de quoi ? Cela me dépasse totalement... me révolte...

Parmi quelques arguments : une réponse réduite trop facilement à la crise économique et aux mesures de l'austérité sur les femmes... Une crispation sur l'IVG... venant surenchérir le retoquage, en décembre dernier, du rapport Estrela qui prenait position, au niveau européen, en faveur du droit à l’avortement mais aussi pour l’éducation sexuelle des enfants et adolescents. À l’époque d'ailleurs, de nombreux eurodéputés avaient dénoncé un puissant lobby religieux sur ces sujets...
Mais alors pouvoir y voir « l’expression d’une certaine lassitude de nombreux eurodéputés face à un énième rapport sur les droits des femmes » (dixit la socialiste française Sylvie Guillaume), les bras m'en tombent, les mots me manquent, que dis-je... je suffoque !

Le plus flippant dans tout ça, c'est bien le contexte général : recul des droits acquis, remise en cause du droit à l’avortement dans certains pays, poursuite des discriminations salariales, mais aussi une femme sur trois est aujourd’hui victime de violence physique ou sexuelle (cf. rapport de l'Agence européenne des droits fondamentaux publié il y a 3 jours). Dans l’Europe de 2014, les droits des femmes seraient-ils en régression voire menacés ou bien progressent-ils malgré tout ?

Droits des femmes

(*) ↑ Terme utilisé par le Ministère français des Droits des femme, des collectivités et des associations alors que la désignation officielle de la journée par les Nations unies est « journée internationale de la femme » en français et « journée internationale des femmes » (« International Women's Day ») en anglais...
Rappelons que c'est le gouvernement socialiste de F. Mitterrand qui, le 8 mars 1982, donne un statut officiel à la journée en France, soit 5 ans après la résolution de l'ONU enjoignant ses pays membres à célébrer une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale » plus communément appelée par l'ONU « Journée internationale de la femme ».

Sources : AFP 11 mars 2014 à 18:38. - Wikipedia
Icône audio France Inter - Questions sur l'Europe par Stéphane Leneuf - mardi 11 mars 2014 de 19h20 à 20h : La Situation des femmes en Europe : vers une régression ou une progression ?
Icône main JLM Pour refonder l'Europe : Bové et Cohn-Bendit : avec la pire réaction pour protéger la prostitution « non-forcée ».

samedi, mars 8 2014

Les blagounettes de Badou - C'est pas ta fête, c'est la mienne.

Il faut d'abord et avant tout vous rappeler le contexte... très complexe... non surtout très drôle et finalement, vous allez voir, malgré toutes les circonvolutions, quand-même en lien avec cette Journée internationale des droits des femmes du 8 mars !

Hier soir, vendredi, à 17h58, il m'annonce fièrement qu'il a fait un "gâteau au choco fondant". Moi, j'avais passé cette putain de journée ensoleillée à la cave de la DPVI en sortant mon nez juste pour manger, vers 15h, un "suédois"... heuh, pardon, un "sandwich nordique au saumon" car si je ne précise pas, on va m'accuser de cannibalisme. Je m'étais ramenée pour clore ce repas royal une pomme Canada qui traînait depuis belle lurette chez moi mais j'avais à peine planté un croc que déjà ça sentait le cidre, version "vinaigre" en sucré, v'voyez !!

Alors, l’œil attendri - bah oui, ce n'est d'abord qu'un sms - transmet l'info à ses collègues autres sens... ça monte au cerveau, ça fume et j'hume presque déjà le met... J'en veux !!! lui réclame-je et lui de me snober par un "viens" (argh, je précise, à Avignon !) qu'il sait irréalisable d'où l'effet "grande gueule" qu'il compense par "je t'envoie la photo"... non mais et puis quoi encore ? Comment dois-je le prendre : l'envie de communiquer et de partager ses plaisirs entre amis ou bien l'expression évidente de son sadisme intrinsèque ?

Cette conversation est aussi à remettre dans un contexte plus large, celui du taf, puisqu'il est question de faire un repas en l'honneur du départ prochain de nos deux volontaires du service civique et qu'il est question que chacun apporte quelque chose. Il a été annoncé, avec l'invitation, qu'Abder "gère le dessert" ce que j'ai rectifié par Abder "confectionne" le dessert !

Je rebondis donc sur cette provocation virtuelle pour positiver l'expérience, il teste sur ses loulous et puis ensuite, il nous la refait version experte ! Bueno ! Et là, contre toute attente, il me répond "Mmmmmmhhh pourrais pas le faire. J'ai pas le matos chez mon pote à Pierrefitte". JE RÊVEEEEEEE. Trop, c'est trop. Je ne résiste pas à vous faire partager nos échanges surréalistes :
- Je te crois pas.
-- Bah faut casserole les ingrédients le moule le beurre la farine œufs choco... La grande assiette ou grand tupperroir {sic} donc galère quoi.
- T'exagères, les ingrédients, faut juste faire les cours quoi {sous-entendu, c'est sa meuf qui les lui fait ?} !
-- Oui mais le matos... J'aime pas cuisiner des bons trucs ailleurs... J'aime ma cuisine !
- Quoi ? Je rêve ! {c'est ambivalent, la cuisine n'est pas l'apparat de sa meuf et je ne peux pas le traiter de macho mais... }.
-- Quoi ?
- Voilà, monsieur aime son petit confort {et voilà, la différence avec nous les femmes, il aime cuisiner dans sa cuisine et sinon ne sait s'adapter, être réactif quoi... des millénaires d'expérience} et je suis sûre qu'il y a ce qu'il faut chez ton pote, genre y a même pas une casserole... {je vais finir par croire qu'il me prend vraiment pour une gourde}.
{Je précise que Badou habite en famille à Avignon et qu'il fait des allers-retours en semaine à Paris pour le taf, à Génériques, et que ces soirs-là, il squatte chez un pote à Pierrefitte-sur-Seine, dans le 9Cube, qui l'héberge au salon avec un autre co-loc : Badou dans le canap' et l'autre squatteur sur un matelas gonflable}.
-- Presque... Il cuisine pas, il mange chez sa sœur tous les soirs donc...
- Et vous êtes 3 à manger chez Mc Do tous les soirs ?
-- Non, l’hébergeur mange chez sa sœur, le 2e mange des plats préparés par son épouse en tupperroir et moi je me débrouille. {donc là, inévitablement, soit c'est du 2d degré juste pour le plaisir de m'énerver soit c'est vrai... }
- Je suis sûre qu'il a au moins une casserole pour au moins faire des pâtes !
-- Oui.
{je me lâche, je cours, exprès pour mettre les pieds dans le plat et jouer mon rôle à plein de féministe révoltée :) }
- Oh, les fils à maman ou à chérie... Tu files un mauvais coton à traîner avec eux ; vous vous faites jamais de bouffe ensemble ? Je rêve, le mec, c'est sa meuf qui lui fait son tupperware et l'autre, il bouffe à tous les râteliers tous les soirs... mais quelle équipe de bras cassés ! {je me doute bien que cela ne ressemble pas à Badou et qu'il doit y avoir sans doute des explications mais comme ça, de prime abord, c'est tellement le gros cliché des glandus de mecs célibataires handicapés}.
- Bras cassés, quelle équipe ! Mais c'est bien, au moins ils foutent pas le boxon et tu as la cuisine pour toit tout seul donc pas d'excuse !
-- Une fois tous les deux mois, on fait un repas avec d'autres potes mais quand on rentre, on est fatigué. Il est avocat stagiaire et rentre tous les soirs à 22h... Et l'autre aide sa sœur à garder son petit, elle bosse et est divorcée... Donc respect !
-- Calme mauvaise langue !
- Ah okey okey... N'empêche que ça te dédouanes pas de confectionner un dessert pour notre repas génériquien et que tu peux offrir une casserole à ton hôte...
-- Payé par Génériques...

Well, Bueno... revenons à notre fameux "fondant au choco". Gast, 22h43, il m'a vraiment envoyé une photo "Miam miam !!!!"
Fondant au choco d'Abdou
C'est une photo qu'il a grugé sur Marmiton.org... ou quoi ?!

- Mais pourquoi y a des trous à ton plat ?
-- C'est la cuisson. Le fondant craquèle avec la cuisson... Ahlala, t'as jamais cuisiné de gâteau toi.
- Mais nonnn, il a 4 trous jaunes sur les bords !!
- Et tu me dois respect aujourd'hui {bah oui, il est 0h22}, c'est ma fête aujourd'hui !!
-- Mais non, c'est des mini Suchard pour la déco...
-- C'est pas ta fête. C'est la mienne. Une fois l'an, la femme doit obéir à l'homme. Le reste de l'année, c'est vous les chefs.
-- Dodo !
- Alors, celle-là, on ne me l'avait jamais faite !! De quoi te mettre à l'honneur sur mon blog ! Sur-ce, tu as raison, no comment et dodo... enfin si c'est possible après une telle provoc' :)

Bon, hé, trêve de plaisanteries, c'est pas tout ça mais rappelons quand-même qu'en France, les femmes n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944 parce que l'engagement des femmes dans la Résistance conduit la France libre à en faire {enfin, et il fallait que ce soit héroïque} des citoyennes à part entière (ordonnance du Général de Gaulle, 21 avril 1944 ) ; et puis qu'elles ont été soumises jusqu'en juillet 1965 à l’autorisation écrite de leur mari pour exercer une activité professionnelle ; et puis encore qu'elles n'ont eu le droit de gérer leur portefeuille (compte et chéquier) - sans leur mari - qu'en 1975... Je passe sur le droit à l'avortement présenté à l'Assemblée nationale en novembre 1974 et autorisé, non sans mal et âpres débats, par la loi Veil du 15 janvier 1975.

Pas si loin tout ça et encore tellement d'actualité...

jeudi, juin 13 2013

La subversion, c'est quoi exactement ?

A la fin du spectacle ''L'Art de rire'', je demande à Bertrand ce que veut dire exactement « subversion », « être subversif » ? Difficile à exprimer, à traduire... et c'est un des mots dont je cherche régulièrement la définition... Et lui de me répondre à brûle pour point « C'est ce qui remet en cause la société ».

Selon Wikipedia, la subversion (latin subvertere : renverser) désigne un processus par lequel les valeurs et principes d'un système en place, sont contredits ou renversés.

Signe de Vénus Ahhh, une « vieille », une vraie, pas une « personne âgée », pas une « senior », une qui, justement, « ne maquille pas les mots car c'est maquiller la pensée ; or, ce sont les mots qui véhiculent la pensée ! ». Une comme je n'en connais pas... Elle a 86 ans et se fait tatouer le poignet, encouragée par ses petites filles, avec le signe de Vénus, le signe des femmes. « C'est les voyous qui se font tatouer » ! « Je mourrai comme ça, la canaille, et bien j'en suis » !

Therese Clerc Mariée à 20 ans, mère de quatre enfants, Thérèse Clerc divorce en 1969 car « le prince charmant n’était ni prince, ni charmant », « ennuyeux de jour comme de nuit »... C'est alors que commence une vie de militante féministe active : elle découvre les joies de l’homosexualité et de la libération féminine, elle participe au MLF, milite à la CGT et au PSU et crée un groupe de contestation féministe au sein de l’Église. En 1997, elle commence à réfléchir à un projet de maison de retraite autogérée pour les femmes, la Maison des Babayagas, à Montreuil...

Le droit des femmes, le féminisme, la militance

« Ces petits mouvements de gauche, ça a été ma véritable université. Notamment le Mouvement de la paix, qui existe toujours. Une autre école, une deuxième université, celle du collectif, de la militance. Vous êtes en collectif ! La vie collective, c'est ce qui vous rend intelligent. La misère est collective et donc politique.

« C'est la subversion qu'il faut apprendre aux enfants plutôt que la dentition de la taupe !
C'est la subversion qui fait que l'Humanité change, qui fait changer le monde, grâce à ce qui déborde. Les grands changeurs de l'Histoire, c'était des gens qui étaient un peu, même pas hors-norme, mais des gens qui ne voulaient plus de l'injustice. Et ils étaient dits subversifs et par conséquent des marginaux. Et ces marginaux-là, ils avaient souvent le sens du sacré.

Sa 1e fois dans la rue ?
« Une des premières grandes manifs pour la loi sur l'avortement. On était toutes comme des folles pour réclamer la loi Veil. Il y avait plein de vieilles sur le trottoir qui disaient « Allez-y les filles, allez-y. Moi, j'ai avorté 6 fois, allez-y ! ». Il y avait un bonheur, une joie, une insolence, il fallait gagner. Cette loi qui nous avait quand-même crucifier pour beaucoup d'entre nous. L'avortement clandestin, c'était la cause de mortalité la plus importante entre 18 et 50 ans ! Le nombre de filles qui mourraient en pleine jeunesse parce que ça s'était mal passé. Il faut savoir ce qu'était un avortement, c'est pas drôle un avortement ! Ici, par exemple, sur la table, on a fait des avortements. Les médecins nous ont appris à faire des avortements. Aujourd'hui, on a la possibilité de réguler la natalité, c'est probablement la plus grande invention du XXe siècle.

Therese Clerc

A 42 ans, presqu'une vieille en 1968

« Qu'est-ce qui fait qu'elle ouvre ses petites ailes à l'infini pour découvrir un champ de liberté si beau, une telle puissance, un tel allant, une telle énergie qui ne l'ont jamais quittée ? Qu'est-ce qui provoque la métamorphose d'une femme qui faisait ses cornichons et ses confitures en élevant ses 4 enfants dont elle ne s'est jamais lassée et qui l'ont comblée mais dans un mariage médiocre et enfermant ?

Moi, j'aime beaucoup le sexe qui pense et tu vois, je pense à travers mon cul.

« Mai 68, ça a été l'insurrection, la résurrection, le, bonheur, l'insolence, vouloir la vie autrement, changer le monde ! C'était comme une écluse qui s'ouvrait. Les femmes se sont mises à parler. Il y a eu alors une très grande vague d'homosexualité féminine car les femmes se libéraient et elles se libéraient en ignorant le coït et le sexe des hommes.
Un moment si magnifique, avec les copines, se passer les cheveux au henné, enfiler des belles robes et on parlait du plaisir, mais du plaisir dans le détail, et bien entendu avec des grands rires, des histoires salaces, des choses énormes, des gros mots... interdits dans notre éducation. Mais la grossièreté, ça faisait partie du plaisir, on osait, on se donnait le droit de dire et alors le dire évidemment avec des mots orduriers. C'est quoi des gros mots ? Bah on parlait de son cul, on disait « ah putain », on jurait « mais non de dieu », alors que c'était absolument, presqu'un pêché ! Et alors on émaillait nos récits de « il me fait chier », « il m'emmerde »...
Petit à petit, elles s'apercevaient qu'elles parlaient encore beaucoup des hommes. Avec le temps, avec l'âge et le grand âge, elle a compris que les femmes souffraient du syndrome de la paire de couille qui leur bouche les yeux et les oreilles. L'enjeu pour elles, c'est l'homme. Le jour où elle sont guéries du syndrome de la paire de couille dans la tête, elles commencent à émerger alors à leur propre identité. Et ce jour-là est aussi un moment parfait.

Il n'y a rien de plus beau dans la vie d'un être humain que d'accéder à la liberté qu'il s'offre.

« Élevée dans un catholicisme étroit, dogmatique, avec plein de belles cérémonies... Quand elle s'est mariée, elle a changé de paroisse pour rentrer chez les Fils de la charité qui, en même temps qu'ils tenaient l'église, étaient des prêtres ouvriers. Elle a donc appris Marx à l'église. Elle est devenue une femme de gauche à l'église, ce qui est assez rare. Et elle avoue que l’Évangile d'une main et le Capital de l'autre, ça peut faire assez bon ménage.

« Elle a changé profondément sa vie. Et à un moment, les Apôtres, dans les Écritures, après la résurrection, disent "Ils ne l'ont point reconnue". Hé bien elle, elle est une ressuscitée de la vie conjugale. Chacun sait que le mariage est une mauvaise action et donc elle, elle a quitté la mauvaise action pour rentrer dans la bonne action qui est celle du célibat... du célibat très habité, c'est vrai...

Therese Clerc

« En 68, nous avons toutes essayé un peu d'homosexualité même si ce n'était pas notre choix sexuel de naissance mais nous avons pensé que, pour être radicales, il fallait quitter l'homme jusque dans la sexualité. Et, effectivement, l'homosexualité, pour nous lesbiennes, est devenue politique. Alors ça fait rire les petites jeunes aujourd'hui, qui disent "Mais non, c'est de l'ordre du désir, du plaisir". Oui, ça, c'est en plus. Mais quitter les mecs, jusque dans l'intime, c'est profondément politique !

Et le Mariage pour tous ?

« Dans l’Évangile, dans le Nouveau testament, il n'y a pas l'ombre d'une virgule sur la sexualité. On trouve sur l'amour mais l'amour, c'est une définition extrêmement vaste. Le mariage pour tous, elle est pour à deux mains, à deux pieds, à tout son corps. La loi est faite pour tous, la démocratie c'est l'égalité devant la loi !

L'art de vieillir

« On est vieux, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Vieillir vieux c'est bien, vieillir bien c'est mieux. La vieillesse n'est pas un naufrage. La vieillesse n'est pas une pathologie. C'est le plus bel âge de la vie, celui de la pleine liberté. La vieillesse est un moment parfait, où la capacité de bonheur ne peut pas être plus remplie. On est extrêmement bienveillant en vieillissant. On est extrêmement libre. Les hommes sont moins gâtés ; la vieillesse est moins bénéfique, moins bienveillante aux hommes ».

Maison des Babayagas « Une maison pour les vieilles, une maison autogérée, citoyenne, solidaire et écologique parce qu'il y a peu de solutions quand on est vieux... vieilles car il faut savoir que dans les pays industriels, les vieux sont les vieilles, et qu'à 80 ans, il y a 7 fois plus de femmes que d'hommes. Les solutions proposées aujourd'hui aux vieilles sont la maison de retraite, solution pas très très séduisante ou alors rester chez soi à tout prix...
Un spa, une université des savoirs des vieux, 150 m² destinés à l'intelligence, au corps, à la recherche, à une nouvelle anthropologie, car le but de la Maison des Babayagas est de changer le regard des vieux sur eux-mêmes, le regard des vieux sur la société et le regard de la société sur les vieux. On est beaucoup dans la force de proposition et dans la force de réparation d'une société qui est en train de se déliter.

Pour conclure

Il y a trois verbes magnifiques dans la vie : rêver, oser et créer. * Rêver, parce que rêver c'est ce qui concourt à l'utopie et que l'utopie est la fille du désir. Et l'utopie, les désirs, les rêves sont effectivement les objets du désir. * Oser, on se met tous ensemble et on ose quelque chose qu'on n'avait jamais osé. * Créer, créer sa vie, créer la société, créer la vie des autres. Et ça, c'est lumineux et cela lui semble le nec plus ultra de toute une vie.

Therese Clerc

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Icône audio France Inter - Eclectik par Rébecca Manzoni : Thérèse Clerc - « J'ai bien vécu, j'aurais bien mouru ! », La minute de solitude de Thérèse Clerc - 05/05/2013.
Icône audio France Inter - Tête à tête par Agathe André : Sa liberté de parole sur le plaisir - 8/02/2013.
Icône audio France Culture - L'Atelier intérieur - Numéro 20. Les années (59 minutes) - 07/01/2013.
Icône vidéo ''Thérèse Clerc, le troisième âge du féminisme'' : portrait en diaporama de la féministe Thérèse Clerc, fondatrice de la maison des femmes de Montreuil et de la maison de retraite pour militantes, « La maison des babayagas ». Réalisé pour l'Institut Français de Presse en 2012 par Julie Chouteau et Séverin Graveleau.
Icône vidéo ''Insoumise à nu'' : portrait en son et images de Thérèse Clerc, citoyenne solidaire et féministe de la première heure, Élisabeth Schneider. « La vieillesse, ce temps qui a magnifié ».
"Insoumise à nu" d'E. Schneider
Icône vidéo ''Rêver, oser, créer''. Entretien avec Laureline Amanieux © 2010. Réalisation Lucas Chiari et Soffian Desrayaux. Photos : © Thérèse Clerc. Générique : © David Fenech.
Icon zik France Culture - Sur les docks - Portraits de femmes (3/5) - La maison des Babayagas (Rediffusion de l’émission du 23 avril 2007) - 04/03/2009.
Icône main La maison des Babayagas
Icône vidéo "Le but des Babayagas, c’est de changer le regard des vieux sur eux-mêmes... sur la société... et le regard de la société sur les vieux". Entretien avec Laureline Amanieux © 2010. Réalisation Lucas Chiari et Soffian Desrayaux. Photos : © Thérèse Clerc. Générique : © David Fenech.
Icône main Danielle Michel-Chich, Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs, Éditions des Femmes - Antoinette Fouque, 2007.
Icône main Au cinéma ou en DVD : « ''Les Invisibles'' », le film-documentaire de Sébastien Lifshitz avec Thérèse Clerc, qui parle avec beaucoup d'humour et de finesse du délicat sujet des couples homosexuels, femmes ou hommes, nés entre les deux guerres mondiales.
Icône audio Écouter une chanson écrite et chantée par Colette Renard, Les nuits d'une Demoiselle, 1963, dans une version "non épurée"... :) --> de la 24e minute à la 27e minute... à écouter ABSOLUMENT !!!
Icône main Autre billet : ♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes

dimanche, mars 24 2013

Des femmes "costaud"

Qu'est-ce qu'une femme « costaud » ? Qu'appelle-t-on une femme « forte » ? C'est étrange cette façon de valoriser les femmes par des caractéristiques, valeurs et représentations typiquement masculines...

Petit extrait de son entretien avec Rébecca Manzoni dans Éclectik du dimanche 13 mars, à l'occasion de la sortie en salle de son 4e long métrage, Queen of Montreuil, « un film sur la façon dont on peut s’aider les uns les autres avec folie, déraison et presque sans faire exprès ».

Rebecca : Dans les films que vous avez faits, documentaires ou de fictions, ce sont souvent des portraits de femmes, et précisément des portraits de femmes... « costauds » {enfin, moi, j'dis, autant dire « costaudes », non ?}.
Dans un documentaire avec 5 filles braqueuses de banque, ou un portrait de Louise Michel, communarde, déportée en Nouvelle-Calédonie, d'une certaine façon, ce sont des combattantes.

Solveigh : Oui, ce genre de femmes combattantes m'ont guidée dans ma vie et en Islande, il y a beaucoup de femmes comme ça. Les femmes sont fortes. Et en même temps, là par exemple, je suis en train de monter un film, Lulu, femme nue, adapté d'une bande-dessinée et là, c'est un personnage totalement en creux, au début en tous cas. Une femme qui est transparente, qui ne sait pas qui elle est, qui est perdue mais qui va avancer et avancer en faisant des rencontres. Mais c'est plus compliqué de raconter une histoire comme ça parce que du coup, le personnage n'est pas vraiment dans l'action et cette femme-là, je l'aime beaucoup aussi.

Rebecca : Vous dîtes qu'il y a beaucoup de femmes comme ça en Islande, que ce sont des femmes qui vous intéressent et vous ont guidée. Vous avez parlé de votre mère mais quelles sont les autres femmes qui vous ont guidée ?

Solveigh : Déjà, toutes les autres femmes de la famille, ma grand-mère avait 11 sœurs et frères et mon grand-père aussi donc il y avaient beaucoup de femmes de très forte trempe là-dedans, genre par exemple, pour diriger une entreprise de poisson, très actives, mais c'est général en Islande parce que les hommes partaient en mer et c'est une tradition qui est restée... les juges, les pasteurs, les avocates...
Et puis on a eu en Islande une femme présidente, Vigdís Finnbogadóttir (*), qui a fait quatre mandats. Elle était une femme, célibataire, ayant adopté un enfant et elle a eu un cancer. A un moment, un truc m'avait vraiment marquée, elle avait fait une conférence de presse pour parler de politique et y avait un journaliste qui lui a demandé - c'était avant qu'elle soit élue - mais comment vous penser gouverner ce pays avec un seul sein ? C'était un truc un peu rentre-dedans et elle, elle a répondu du tac au tac : « J'entends gouverner ce pays et pas l'allaiter, question suivante ». J'ai trouvé ça hyper fort.

(*) Vigdís Finnbogadóttir, née en 1930 à Reykjavic, a été présidente de l'Islande entre 1980 et 1996, au cours de quatre mandats successifs. Elle est la première femme au monde élue au suffrage universel direct à la tête de l'exécutif d'un État.

Icon main Filmographie : Queen of Montreuil. Comédie de Solveig Anspach - 2011
Anne et les tremblements. Court métrage de Solveig Anspach - 2010
Louise Michel la rebelle. Histoire de Solveig Anspach - 2010
Back Soon. Comédie de Solveig Anspach - 2008
Stormy Weather. Drame de Solveig Anspach - 2003
Reykjavik, des elfes dans la ville. Documentaire de Solveig Anspach - 2001
Made in the USA. Documentaire de Solveig Anspach - 2001
Haut les cœurs ! Comédie dramatique de Solveig Anspach - 1999
Par amour. Documentaire de Solveig Anspach - 1989

Icon main Écouter Éclectik du dimanche 10 mars 2013, l'émission de Rébecca Manzoni avec Solveigh Anspach.

dimanche, mars 10 2013

♂ 8 mars, journée internationale des droits des femmes ♂

Et chaque année c'est pareil, arrive avec le 8 mars "la journée de la femme" toute une flopée d'infos et d'intox... flanquée entre la journée internationale des lépreux, des chats noirs et blancs (véridique !), des toilettes, du bonheur, de la plomberie, des câlins, des gauchers et même du tricot (sans rire !)...

Déjà, rien que dans son appellation, c'est énervant. Pourquoi appeler cette manifestation "journée de LA femme" ce qui, à mon sens, la stigmatise un peu trop encore comme objet. Ce n'est pas LA femme mais LES femmes dans leur globalité qui doivent être prises en compte. Et d'ailleurs, cette journée, officialisée par les Nations unies en 1977, porte deux noms officiels : journée internationale de la femme ou journée internationale des droits des femmes ! Elle se veut l'occasion, justement, de faire un bilan sur la situation DES femmes dans la société pour faire aboutir leurs revendications pour l'égalité, l'amélioration de la condition féminine et fêter les victoires et les avancées (pour ne pas citer les nombreux combats hélas encore d'actualité). Mais l'idée de créer cette commémoration est bien antérieure ; elle remonte au début du XXe siècle et l'on ne s'y trompait pas à l'époque, on parlait bien d'une journée DES femmes...

Alors voilà, finalement, je me suis surprise à rebondir de post en post, de site en site et à traînailler tout mon dimanche sur le net autour de la question des femmes.

Des origines de la création d'une journée internationale des femmes...

J'ai ainsi appris que la date du 8 mars trouverait - en France - son origine dans un mythe forgé autour d'une manifestation d'ouvrières américaines du textile en 1857, paru dans l'Huma en 1955, à l'initiative de Madeleine Colin, féministe et secrétaire confédérale de la CGT, souhaitant ce-faisant affranchir cette commémoration de la tutelle du PCF qui l'encadrait depuis son origine, pour en faire la lutte des travailleuses.

L'info, légende ou pas, a été relayée ensuite chaque année par tous les organes de presse militante jusqu'aux quotidiens nationaux et a bel et bien participé à ancrer cette journée dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe et les États-Unis, au début du XXe siècle.

En tous cas, c'est en 1910, au cours de la deuxième conférence de l'Internationale socialiste des femmes à Copenhague, que l'idée d'une « Journée internationale des femmes » est adoptée - sans qu'une date ne soit avancée - sur une proposition de Clara Zetkin, représentante du Parti socialiste d'Allemagne. Cette journée mondiale de manifestations s’inscrivait alors dans une perspective socialiste, internationaliste et révolutionnaire, interprétée aussi comme une façon de s'opposer à l'influence des féministes de la bourgeoisie sur celles du peuple.

C'est assez drôle d'ailleurs car même Lénine, pourtant contre le « féminisme » qu’il considère comme une survivance de la bourgeoisie, instaure cette date commémorative en 1921. Par là, il rappelle l'importance de l’égalité des hommes et des femmes comme condition nécessaire du projet communiste, c'est-à-dire comme l’émancipation de toutes et de tous sans conditions et sans distinction de sexe, de race ou de condition sociale et non pas celle d’un groupe d’individus.

Tiens tiens, dans le même temps, à l'Ouest, l'image de la femme est célébrée au travers de la fête des Mères, adoptée aux États-Unis en 1908, en Angleterre en 1914, en France en 1929 et qui n'est autre que le pendant « bourgeois » de la journée internationale des droits des femmes.

C’est finalement à l’aune de la guerre froide idéologique entre l'Est communiste et l’Ouest libéral qu’il faut voir la réappropriation américaine - qui date des années 1950 - du début historique de la journée des droits des femmes qui traverse opportunément l'Atlantique et gagne en antériorité pour désormais trouver sa source dans une grève à New York en 1857.

... et la boucle est bouclée !

Pour illustrer quelque peu le propos, j'ai trouvé quelques vidéos intéressantes sur le site de Ciné-Archives (qui gère le fonds audiovisuel du Parti communiste français) :

Journée internationale des femmes Document muet montrant différentes vues de la manifestation de femmes de place de la République à la statue de Jeanne d'Arc, le 8 mars 1947 (?)



Journée internationale des femmes Document consacré au congrès fondateur de l'Union des Femmes Françaises, dans le crépitement et la fièvre des journées d'après-guerre, où des femmes du monde entier se croisent à la Mutualité en juin 1945.

Film de propagande montrant le rôle indispensable des femmes dans la vie économique de la France, la vie de l'U.F.F durant l'année 1947, son fonctionnement, son organisation, ses manifestations et son journal Femmes Françaises présenté essentiellement comme un « Journal féminin » même s'il est aussi « un journal de lutte ».

Émission réalisée pour la campagne de Georges Marchais au premier tour des élections présidentielles de 1981 et s'adressant particulièrement aux femmes. Journée internationale des femmes

Au secours ! 1981-2013... et toujours les mêmes revendications !

Sinon, loin de vouloir ni tracer l'historique du féminisme en France et dans le monde ni faire la liste des x raisons d'être féministe, j'ai trouvé aléatoirement quelques pépites tout à fait actuelles et tout aussi intéressantes :

La Marche mondiale des femmes est un mouvement mondial d’actions féministes œuvrant pour éliminer les causes qui sont à l’origine de la pauvreté et de la violence envers les femmes, en luttant contre toutes les formes d’inégalités et de discriminations vécues par les femmes, en visant, par ses valeurs et actions, un changement politique, économique et social (mondialisation des solidarités, égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre les peuples, respect et reconnaissance de la diversité entre les femmes, multiplicité des stratégies, valorisation du leadership des femmes et force des alliances entre les femmes et avec les autres mouvements sociaux progressistes).

  • ♂ La connaissance, c'est le pouvoir !

Une super initiative : un planisphère qui fait l'état des lieux des droits des femmes autour du monde, l'occasion de se rappeler que la France est loin loin derrière plein d'autres pays, parmi lesquels certains qu'on n'attendait pas... Et par exemple, le premier pays à permettre le vote des femmes est la Nouvelle-Zélande ! On peut naviguer dans le temps en cliquant sur la frise chronologique ou bien passer la souris sur chacun des pays et, en cliquant dessus, obtenir plein d'infos complémentaires.

Propose, sur Libé.com, à mille lieues du combat pour les droits des femmes, un florilège des opérations marketing sexistes organisées pour ce 8 mars. Journée internationale des femmes

  • ♂ “Pussy, mot politique”, un article très intéressant sur l'usage du mot "pussy" comme terme politique...

Évidemment, cela concerne le groupe punk russe Pussy Riot qui, outre les ardeurs révolutionnaires (“riot”), parlait aussi de féminité, de féminisme, de sexe, de sexe féminin, de ce “pussy” un peu tu, un peu tué dans la parole publique car dans “Pussy Riot” il y a “pussy”... Dans cette affaire, les analystes des droits de l’Homme et les intellectuels de cabinet parlent beaucoup de “riot” mais assez peu de “pussy”. C’est le style musical (punk rock et rock alternatif) qui semble dominer dans l’appellation. Mais les jeunes Russes ont bien choisi d’intégrer Pussy dans leur nom. Ce nom de pussy mérite même d’être mis au centre de ce qui se passe à propos de ces jeunes femmes. C’est que le pussy a désormais une assez longue histoire, politique, sociale, culturelle mais surtout profondément humaine...
Source : Paveau M.-A., août 2012 “Pussy, mot politique ”, La pensée du discours - carnet de recherche - consulté le 10 mars 2013.

Voir Quelques liens

Mouvements féministes :

Chiennes de garde ... contre les insultes sexistes publiques et La Meute des chiennes de garde ... contre la publicité sexiste. ♂Collectif National Droits des Femmes (CNDF) ♂Encore féministes !Fédération nationale Solidarité FemmesFéministes en MouvementsFemmes SolidairesHistoire du féminisme à Rennes, association féministe ayant pour objet d'écrire et de transmettre l'histoire des luttes féministes à Rennes, d’œuvrer à la constitution et à la valorisation de sources (archives, témoignages oraux...) sur l'histoire du féminisme à Rennes. ♂La Barbe Groupe d'Action Féministe, association de militantes activistes défendant l’égalité femmes – hommes dans les lieux de pouvoir. ♂La CLEF - Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes ♂La Marche mondiale des FemmesLe Planning FamilialLes Entrailles de Mademoiselle, Nous ne sommes ni des créatures du diable, ni des belles enragées sorties des fantasmes romantiques de révolutionnaires de gauche. ♂Ni Putes Ni Soumises, combat contre la constante dégradation du statut de la femme en France et dans le monde, combat pour la liberté et l’émancipation de tous, pour le vivre ensemble et la démocratie. ♂Osez le FéminismeRe-Belles, association créée à l'occasion des 40 ans du mouvement de libération des femmes pour fêter l'événement puis pour produire, écrire, transmettre les mémoires et débattre des actualités du féminisme français. ♂Ruptures - Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes. ♂TumulTueuses, groupe féministe qui se considère comme radical et anti raciste1 et qui fonctionne en non mixité.

Presse féministe :

''Causette'', le magazine féminin plus intelligent du cerveau que du capiton. ♂''Clara Magazine'', le magazine de l’association Femmes Solidaires. ♂''Prochoix'', la revue qui a sorti un numéro spécial sur les 40 ans du MLF « MLF, le mythe des origines ».

Recherche et patrimoine :

Archives du féminisme, pour la préservation des archives d'associations et de militantes féministes, le développement de la documentation et de la recherche historique en ce domaine. ♂Association Atalante vidéos féministesCentre Hubertine Auclert, espace d’information et d’expertise pour promouvoir une culture de l’égalité entre femmes et hommes. ♂Efigies, association d'étudiant·e·s, doctorant·e·s et jeunes chercheur·e·s en Études Féministes, Genre et Sexualités. ♂Institut Émilie du Châtelet, pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre. ♂Pensées féministes, carnet de recherche " La Pensée du discours ", espace de réflexion sur la théorie du discours envisagée sous des angles épistémologiques renouvelés.

Voir Enfin... histoire de finir sur une note sonore, féministe et inattendue : Jefferson Airplane, mmmhh, j'aime !!

Journée internationale des femmes Grace Slick chante White Rabbit...
"Grace Slick, dans l'esprit du public, est synonyme de Jefferson Airplane mais, en réalité, elle n'était pas un membre originel du groupe ni à la fin non plus. Mais son importance dans le groupe ne peut pas être sous-estimée. White Rabbit, qu'elle a écrit, a contribué à définir non seulement Jefferson Airplane, mais aussi l'ère de l'acid rock. Sa voix non conventionnelle sur Somebody to Love a donné au groupe son plus grand succès. Comme l'une des premières rock star féminine (par opposition aux chanteurs pop), Grace a contribué à redéfinir le rôle des femmes dans la musique moderne comme allant au-delà d'un sex-symbol soutenu par un groupe".

Icon zik Écouter Jefferson Airplane et "White Rabbit" en Live on The Smothers Brothers Comedy Hour en 1967 from the Dvd "Fly Jefferson Airplane" puis à Woodstock, le 17 août 1969 !

Voir Autres billets : Somebody to love ; « IVG, je vais bien, merci ! » ou qu'est-ce qu'un « droit à »... ? ; La subversion, c'est quoi exactement ?

mardi, janvier 15 2013

Un slogan féministe ?!

" Une femme sans homme, c'est comme un poisson sans bicyclette " Desproges

Paraît que c'est de Desproges ! Explication de texte, please !?!