"Parigot, tête de veau"... ouais, ok, c'est pas faux mais, chers "provinciaux", venez vivre au quotidien la réalité des transports en commun en région parisienne et on en reparle ensuite ! Celle-ci peut se résumer - pour rester soft - par affluence, trop-plein, manque de moyens, désuétude et inadaptation des infrastructures...

Résultat, le matin, en fonction de l'horaire du train et de la physionomie du quai, à une ou deux minutes près, tu peux savoir à quelle sauce tu vas être mangé... De toutes façons, aux heures de pointes, pas le choix, tu as forcément les pieds qui décollent du sol, l'haleine fétide du mec qui fait 2 têtes de plus que toi comme seul air pulsé qui soit, car c'est un rite, dans ces putains de trains, on n'ouvre jamais les fenêtres ; les gens préfèrent rester dans leur pseudo "chaleur-humaine", celle-là-même qui me fait gerber............ en tous cas, parfois, pleurer.

Avant-hier,par exemple, j'ai cru mourir, défaillir, disjoncter, m'évanouir, sur le trajet St-Laz - Asnières, peu de temps après le départ du train, une odeur insupportable s'est faite sentir... J'ai pensé que je ne survivrai pas au trajet, que je n'arriverai pas consciente à Asnières tant l'odeur propagée était handicapante, entre l'haleine fétide, le cigare, le vomi, la transpiration... tout mélangé. J'ai sauté du train en état de survie ultime !

L'un de mes pires souvenirs : j'avais pour habitude, lorsque c'était possible, de me caser - à l'entrée du wagon - face au strapontin et à la vitre qui sépare du compartiment, ce qui me permettait de poser mon sac et mon manteau le cas échéant et, avec un peu de chance, de pouvoir lire le 20 min ou le Métro chopés en gare, sur le strapontin et prendre moins de place et surtout, être à l’abri de la face des gens... jusqu'à ce qu'un jour, un type - sans doute malgré lui - s'emboîta juste derrière moi, contraint d'enquiller son putain de ventre rond dans l'entournure de ma cambrure dorsale... Là, j'ai ressenti un vrai dégoût, de la colère, une révolte, un séisme, une envie de lui mettre mon poing dans la gueule, une envie de crier, une envie de pleurer, pourquoi subir une telle proximité, une telle atteinte à ma personne...

C'est notre lot quotidien mais il faudrait garder le sourire, enquiller sur une belle journée ? hé ben non, c'est pas possible. Sortant du train, c'est pas fini, c'est la cohue, pas moins de 10 minutes pour sortir du quai et puis les bousculades et autres incivilités... Comment rester zen ?? Surtout lorsque cela se répète quotidiennement matin et soir ?

Je suis fatiguée, éreintée, dégoûtée... quelle vie !

Alors parfois, rarement, au retour de vacances ou dans une ambiance perso particulière, il arrive que mon cerveau parvienne à se déconnecter de ce mouvement collectif immuable et là, alors, je me sens comme sur un nuage, au ralenti... casque et zik aux oreilles, pas tranquille, carapace suffisante... hors d'atteinte, comme si je pouvais presque m'observer moi même à distance...