Et voilà ti pas que je compatis pour des personnes âgées, des +++ que seniors, des vieux, des viocs, des tremblants, des vrais...

Après une belle journée de Masters polo à Souppes, après avoir déchargé au local, déposé la voiture chez Bertrand, récupéré mon vélo et, sur le trajet retour chez moi, fait une petite halte au Franprix de l'avenue de la Marne (hé oui, un dimanche... ceci est un autre débat... ), ceci n'est pas coutume, pour une petite bricole, des munitions... certains sauront tout de suite de quoi il s'agit :) !

J'arrive à la caisse et, devant moi, prêts à passer, un couple de vieux avec quelques produits au fond d'un caddie et derrière eux, c'est-à-dire devant moi, une femme, genre femme active, un peu bobo, genre Asnièroise en talons hauts un dimanche... avec un panier à roulettes. Et voilà ces vieux qui lui concèdent leur tour, parce que clairement, ils pensent que son "panier" va plus vite que leur "caddie". Ils sont gentils, patients... et elle acquiesce sans broncher : "ah, merci".

Je suis témoin de la passation et je commence à voir rouge. Cette dame a dans son putain de panier le triple de ce que ce pauvre couple de vieux a dans son caddie. Et elle profite de leur bonté de 5e âge... clairement, elle les arnaque !! Pour moi, en terme de queue, cela ne change rien qu'elle passe avant ou après eux, cela reste avant moi. Mais le fait qu'elle accepte leur invitation à passer devant eux alors qu'elle en a triple qu'eux me révulse...

Ils sont presque "mignons" ces pauv' vieux... lui a l'air - comme très souvent dans un couple de cet âge avancé - bien plus "mal en point" qu'elle. C'est elle qui gère le pilotage, la direction du caddie, les produits, la caisse, la carte bleue, le code, etc... Lui, tremblant, s'accroche au caddie comme le demandent les parents à leurs gosses...

Je cogite, je rumine dans ma barbe et ne sais quoi faire ou comment réagir. Finalement, après quelques souffles sonores de réprobation, j'ose glisser à l'oreille de la pauv' vieille : "Vous vous êtes fait avoir !". Elle tourne un peu la tête vers moi mais je ne mesure pas la portée de mes paroles dans son œil hagard...

Une autre caisse ouvre alors, je passe et me ravise pour les laisser passer. C'est un juste retour des choses. Je déporte alors mon attention et mes ondes de réprobation toujours vivaces vers la dame en question, la vraie coupable à mon sens. J'aimerais tellement le lui dire en face mais je n'ose pas, faiblarde et "que d'la gueule". A quoi bon faire des vagues ? A qui cela sert-il ? Mais siiii, pour le principe, pour l'éthique, pour le respect des humains et même des vieux :) !!

On n'est pas dans le 9-3, il ne s'agit de "jeun's" d'banlieue... non, il s'agit d'incivilité universelle commise même par les plus "propres sur eux" dans le 9-2 !! Ça me révolte... et je me sens coupable de ne pas les avoir vraiment défendu, ces pauv' vieux !

A la sortie du Franprix, je le vois lui qui lui prend sa main à elle. Je les vois partir ensemble tandis que je décadenasse mon vélo, tandis que l'autre pouffiasse est en double file et warning... J'ai le cœur épris...