Après "tout ça", le taf, la vie quoi et les dents comme dernière saute d'humeur... je pensais en avoir fini avec les coups de Trafalgar. Que nenni, c'est à croire que je cherche à rentrer dans le Guinness des records à la "Gérard" !

En ce mercredi 16 avril 2014, je décide de partir tôt du taf pour "rattraper" le trop d'heures de cette semaine (le taf... autre sujet sur lequel je m’appesantirai à un moment plus opportun... quoi que, j'crois que ça ne vaut même pas l'coup). Bref, en tous cas, je rattrape... et ça tombe bien, j'ai des bouquins en retard à rendre à la bibliothèque avant qu'elle ne ferme et que je n'ai même pas lus. Objectif départ à 16h mais en réalité 16h30. Je suis à vélo. Il fait beau mais frisquet. Je pars, guillerette. Je sens une "douleur" dans la fesse droite et je me dis que c'est certainement une courbature d'avoir repris le vélo cette semaine, plutôt positif comme symptôme.

Les choses se gâtent lorsque j'arrive au carrefour-rond-point du bd Malesherbes avec l'avenue de Villiers - Place du général Catroux ou place Malesherbes - et où soit je vais à gauche vers Courbevoie soit je vais à droite vers Asnières. Tout va très vite. J'ai l'habitude de cet endroit et quand j'y arrive, j'anticipe toujours ce qu'il se passe devant moi et surtout ce qui arrive à ma droite tandis qu'à ma gauche, c'est à ceux qui arrivent de me céder le passage. La voie est libre devant moi et rien n'arrive à ma droite, aucune raison de ralentir ou de changer de trajectoire. Mais, le temps de tourner ma tête de 90 degrés pour poursuivre mon chemin droit devant, et la situation a brutalement changé. Une voiture obture ma vision de face mais trop tard, je suis déjà dessus. La voiture est blanche, je me prends son aile gauche de plein fouet, passe par-dessus en vol-plané tandis que mon vélo amortit le choc pour moi.

J’atterris avec brio (et je ne peux m'empêcher de penser que le taï et l'appréhension des chutes m'aura beaucoup aidée). Interloquée, je crois que je ne gueule même pas (faut l'faire), limite blasée et je me relève. Le mec est sorti de sa caisse, il a l'air gentil, doux, gêné, me demande si ça va, si j'ai rien, s'il peut m'accompagner quelque part... je ne fais pas plus attention que ça à lui, je ne saurais même pas dire à quoi il ressemble. Je suis en mode survie, en mode robot et, avec sang froid, je rétorque que tout va bien ; je n'ai qu'une envie, celle de rentrer chez moi. Le mec, mine de rien, me laisse entendre que je roulais un peu vite non ? et puis, y avait un bus qui lui cachait la vue à lui alors à moi aussi, j'aurais dû faire plus attention ! Bref, il ose sous-entendre que je suis responsable, fautive et coupable de ce qu'il m'arrive. Sous le choc, j'ai presque cru ses paroles et n'ai quasi pas réagi... Finalement, je m'en vais sans faire le moindre constat, sans même prendre son nom et ses coordonnées ou encore le numéro de sa plaque. Une vraie débile, une vraie nulle. Encore, à mon précédent accident, cela ne m'était pas passé par l'esprit mais là, c'est juste que cela me faisait chier. Mon vélo est défoncé, j'ai niqué le système d'éclairage, mon panier s'est barré. Cela aurait pu être bien pire et ma bécane me ramène quand-même jusqu'à chez moi ! C'est un putain de bon vélo solide et loyal depuis l'temps que j'lai et avec tout ce que je lui ai fait subir...

Accident vélo avril 2014

Le temps de reprendre mes esprits et encore, ce n'est pas l'expression adaptée, je reste en mode "conduite automatique", je fais en sorte de pouvoir repartir, reprend mon sac sur le dos, mousquetonne mon panier ; le guidon a à peine bougé et les vitesses sont ok... mon garde boue était déjà défonce...

Je repars donc, lentement, mais mon esprit vagabonde et c'est presque plus dangereux maintenant... Comme je pouvais m'y attendre, me connaissant, je me mets à chialer, d'abord comme une madeleine puis par à coup. Je ne sais pas pourquoi je pleure exactement à part que c'est ce qu'on appelle le "contre-coup", le premier. Je pleure parce que j'en réchappe sans gravité, ou bien parce que j'en réchappe tout court ? Au final, plus de peur que de mal mais un cran au-dessus tout de même par rapport à mon précédent accident situé à près de 500 mètres de là, d'ailleurs, une zone que je nommerai dorénavant le triangle des Bermudes. En fait, bien plus que mes blessures de guerre, ce qui me perturbe le plus et que je ressasse depuis, c'est la mauvaise foi du mec et mon manque de répartie à moi. Loui s'en sort comme ça et moi, je rentre, toujours en mode "survie", et fais ce que j'ai à faire : la bibliothèque, le Franprix, le Monoprix... et, une fois chez moi, douche et gros coup de barre, nuit de merde, le second contre-coup.

A J-11, ça la fout mal... Avec ma légendaire scoumoune, reste plus qu'à ce que mon avion se scratche... j'espère alors que ce sera au moins au retour :)