" L'hiver durait depuis 80000 ans. A la fin de l'âge de glace, d'immenses étendues forestières envahissent l'Europe entraînant avec elles un cortège d'animaux sauvages. Ainsi commence l'âge d'or de la forêt. Ainsi commencent les saisons. 20000 ans de notre histoire commune avec les animaux. "

Les Saisons

Retracer l’histoire des territoires européens de la fin de l’ère glaciaire jusqu'à nos jours ou montrer comment quelques degrés de plus ont fait surgir une forêt luxuriante peuplée d’animaux sauvages, créé des campagnes sous l'impulsion de l'homme moderne... tel est l'enjeu éco-pédagogique de ce film, s'il en est un. Autrement dit, lancer un cri d'alarme à l'heure où notre humanité bousille toujours plus encore son environnement.

On y voit pas moins de 80 espèces (adultes et leurs déclinaisons juvéniles) : bœufs musqués, écureuils, chevaux, oiseaux, oies cendrées, marcassins, hérissons, biches, lynx, loups, ours, cerfs, faon, renards, sans compter les protagonistes que je n'ai pas reconnus... :) Il manque l'âme de la forêt, l'auroch, 2 mètres au garot, qui n'existe plus du tout aujourd'hui !!

Comment fait le réalisateur pour les filmer si bien et de si près ? Sans doute a-t-il disposé de gros moyens pour tourner pareil film pendant 2 ans en France et aux confins de l'Europe.

Il en ressort peu de discours et de commentaires ce qui peut éventuellement faire regretter un scénario léger, un manque de description parfois (ne serait-ce que pour savoir à quel faune on a à faire) mais dont on se contente facilement, ceci évitant les effets trop démonstratifs et nous laissant apprécier nous-mêmes ce qu'on voit... sur une belle musique de Bruno Coulais.

Ainsi donc, les images parlent d'elles-mêmes. Outre les drones et autres artifices techniques, c'est la technique dite de l'imprégnation - c'est-à-dire que l’animal est recueilli dès sa naissance mais sans le dresser - qui a permis de filmer les animaux sauvages au plus près, au cœur de leur quotidien et de leurs occupations. Filmer ainsi depuis le point de vue des animaux nous plonge avec empathie dans et avec la nature, en l'occurrence la forêt. Il en résulte une belle esthétique et une folle technique qui trouvent leur paroxysme dans quelques scènes haletantes, surtout les courses-poursuites et les scènes de combat ou batailles homériques toujours impressionnantes voire époustouflantes.

Y a plus de saison mon bon Monsieur !!

Documentaire animalier de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (1 h 37). Précédents films animaliers : Le peuple migrateur, Océans.

Icône audio Émission La tête au carré du 1er février 2016.