La Panik d'Asnières en live

Tribulations incongrues d'une fille un peu floue...

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mardi, mars 17 2015

Vincent, François, Paul & les autres...

L'affiche du film à sa sortie (1974) Ah je ne suis pas peu fière... de pas grand chose, certes, certes... d'être tout simplement ressortie ce soir de mon antre pour aller voir une séance "classique" à l'Alcazar...

On peut parler d'une étude de mœurs dont je sors un peu "nostalgique" ; c'est pourtant ni mon époque, les années 1970, ni ma génération, la cinquantaine ; plutôt "mélancolique" alors.

Ça démarre sur une partie de foot, à la campagne, dans un halo hivernal. Des vieux qui (re)jouent, des vieux qui s'amusent, qui se lâchent, des amis quinquas qui partagent leur fin de semaine, dans une ellipse de vie fraternelle. D'emblée, on est dans une ambiance champêtre, légère et conviviale mais qui dégage déjà quelque chose de chagrin, de nostalgique, de pittoresque... comme un voile entre eux et nous qui nous rendrait spectateur d'une vie déjà consumée. Je ne sais pas si c'est lié techniquement au support du film et à sa réalisation qui date de 1974, et qui a été restaurée, mais une tonalité toute particulière, un peu désuète 40 ans après, s'en dégage et reste touchante. Est-ce qu'à l'époque de sa sortie, c'était quelque chose de voulu et/ou de ressenti comme tel ?

En attendant, on est plongé dans ces vies d'hommes (car les femmes sont apparemment secondaires ; je dis apparemment car en fait, ce sont elles qui provoquent la rupture pour (re)vivre) qui délaissent leur existence pesante pour mieux s'empoigner, gaiement mais aussi brutalement, laissant progressivement émerger leur mal-être respectif. On pense frôler - et même pénétrer - l'intimité de cette galerie de portraits ; d'ailleurs, on compatit voire on descend avec eux vers les abîmes et tréfonds de leur être en déprime mais, en réalité, force est de constater qu'on reste en marge... les dialogues sont circonspects, le silence souvent prégnant...

On oscille donc entre la maison de campagne, cocon de moins en moins illusoire, et la vraie vie, de plus en plus amère. Entre la volonté - de plus en plus - fugace de nier le temps, les fêlures, les blessures, les fragilités, les faiblesses... et le temps qui passe, qui nous rattrape et ne nous rajeunît pas ! On est touché parce que le film privilégie les personnages par rapport aux situations. La lecture de ce film est bien à deux niveaux : d'une part, l'histoire juste et sobre d'échecs individuels et, d'autre part, un témoignage hautement sociologique sur la classe moyenne des années 1970, pointant les premiers signes de la crise économique, morale et affective.

On est finalement témoin de crises existentielles personnelles qui préfigurent la grande crise à venir, celle d'un milieu petit-bourgeois jusque-là préservé et de la fin d'un monde, celui de la réussite des héritiers des Trente Glorieuses... Deux échelles, nationale et personnelle... en écho au futur choc pétrolier, c’est l’ordre familial qui est également bouleversé : les femmes s’émancipent et les épouses choisissent leurs vies et parfois quittent leurs hommes. Ah, nous y voilà !

Vincent, François, Paul et les autres...

Voilà ce qu'en disait L'Express en septembre 1974 :

Finalement le thème du film n’est pas l’amitié, mais plutôt l’usure, l’échec, la fin d’une période opulente, les épreuves qui rapprochent et nourrissent l’amitié. Les personnages de Claude Sautet sont pour lui « en état de survie par rapport à la plénitude dont ils avaient rêvé. »
La mélancolie du propos trouve écho dans la mise en scène et l’ambiance donnée au film : une maison de campagne, une lumière douce mais pâle, un soleil d’hiver. L’inoubliable thème de Philippe Sarde (inspiré des six premières notes du standard américain In The Still of the Night) renforce ce sentiment de spleen. Claude Sautet confiera à François Truffaut à propose du film : « La vie est dure dans les détails mais elle est bonne en gros. »
Gilles Jacob résume justement : « Si le film de Claude Sautet nous bouleverse à ce point, c’est que nous sommes tous des Vincent, des François et des Paul. Des Vincent, surtout, sur qui s’amoncellent les menaces. Nous craignons pour sa vie, pour ce cœur qui broute et réveille en nous la seule question majeure : la peur de mourir. Toute l’émotion et la leçon du film sont dans cette image crépusculaire de Vincent, frileusement blotti entre le parapluie de la sagesse et le compte-gouttes de la solitude. Quelle mélancolie. » (L’Express, 30 septembre 1974). "

Et puis, pour finir, ils sont tous morts... ou presque... à part Piccoli et le jeune Depardieu de l'époque... quoi que...

Icône main Film de Claude Sautet (France, 1974). Scénario : Jean-Loup Dabadie, C. Sautet et Claude Néron, d'après son roman La Grande Marade. Image : Jean Boffety. Musique : Philippe Sarde. 120 mn. Avec Yves Montand : Vincent. Michel Piccoli : François. Serge Reggiani : Paul. Gérard Depardieu : Jean. Stéphane Audran : Catherine.

mardi, février 10 2015

Peinture animée

Inouï mais de quoi faire presqu'aimer le foot...

Federation de foot tunisienne par C' Mon Tigre

Icône vidéo Fédération tunisienne de football par C'mon Tigre, un magnifique clip signé du réalisateur de cinéma d’animation italien, Gianluigi Toccafondo !