Il faut d'abord et avant tout vous rappeler le contexte... très complexe... non surtout très drôle et finalement, vous allez voir, malgré toutes les circonvolutions, quand-même en lien avec cette Journée internationale des droits des femmes du 8 mars !

Hier soir, vendredi, à 17h58, il m'annonce fièrement qu'il a fait un "gâteau au choco fondant". Moi, j'avais passé cette putain de journée ensoleillée à la cave de la DPVI en sortant mon nez juste pour manger, vers 15h, un "suédois"... heuh, pardon, un "sandwich nordique au saumon" car si je ne précise pas, on va m'accuser de cannibalisme. Je m'étais ramenée pour clore ce repas royal une pomme Canada qui traînait depuis belle lurette chez moi mais j'avais à peine planté un croc que déjà ça sentait le cidre, version "vinaigre" en sucré, v'voyez !!

Alors, l’œil attendri - bah oui, ce n'est d'abord qu'un sms - transmet l'info à ses collègues autres sens... ça monte au cerveau, ça fume et j'hume presque déjà le met... J'en veux !!! lui réclame-je et lui de me snober par un "viens" (argh, je précise, à Avignon !) qu'il sait irréalisable d'où l'effet "grande gueule" qu'il compense par "je t'envoie la photo"... non mais et puis quoi encore ? Comment dois-je le prendre : l'envie de communiquer et de partager ses plaisirs entre amis ou bien l'expression évidente de son sadisme intrinsèque ?

Cette conversation est aussi à remettre dans un contexte plus large, celui du taf, puisqu'il est question de faire un repas en l'honneur du départ prochain de nos deux volontaires du service civique et qu'il est question que chacun apporte quelque chose. Il a été annoncé, avec l'invitation, qu'Abder "gère le dessert" ce que j'ai rectifié par Abder "confectionne" le dessert !

Je rebondis donc sur cette provocation virtuelle pour positiver l'expérience, il teste sur ses loulous et puis ensuite, il nous la refait version experte ! Bueno ! Et là, contre toute attente, il me répond "Mmmmmmhhh pourrais pas le faire. J'ai pas le matos chez mon pote à Pierrefitte". JE RÊVEEEEEEE. Trop, c'est trop. Je ne résiste pas à vous faire partager nos échanges surréalistes :
- Je te crois pas.
-- Bah faut casserole les ingrédients le moule le beurre la farine œufs choco... La grande assiette ou grand tupperroir {sic} donc galère quoi.
- T'exagères, les ingrédients, faut juste faire les cours quoi {sous-entendu, c'est sa meuf qui les lui fait ?} !
-- Oui mais le matos... J'aime pas cuisiner des bons trucs ailleurs... J'aime ma cuisine !
- Quoi ? Je rêve ! {c'est ambivalent, la cuisine n'est pas l'apparat de sa meuf et je ne peux pas le traiter de macho mais... }.
-- Quoi ?
- Voilà, monsieur aime son petit confort {et voilà, la différence avec nous les femmes, il aime cuisiner dans sa cuisine et sinon ne sait s'adapter, être réactif quoi... des millénaires d'expérience} et je suis sûre qu'il y a ce qu'il faut chez ton pote, genre y a même pas une casserole... {je vais finir par croire qu'il me prend vraiment pour une gourde}.
{Je précise que Badou habite en famille à Avignon et qu'il fait des allers-retours en semaine à Paris pour le taf, à Génériques, et que ces soirs-là, il squatte chez un pote à Pierrefitte-sur-Seine, dans le 9Cube, qui l'héberge au salon avec un autre co-loc : Badou dans le canap' et l'autre squatteur sur un matelas gonflable}.
-- Presque... Il cuisine pas, il mange chez sa sœur tous les soirs donc...
- Et vous êtes 3 à manger chez Mc Do tous les soirs ?
-- Non, l’hébergeur mange chez sa sœur, le 2e mange des plats préparés par son épouse en tupperroir et moi je me débrouille. {donc là, inévitablement, soit c'est du 2d degré juste pour le plaisir de m'énerver soit c'est vrai... }
- Je suis sûre qu'il a au moins une casserole pour au moins faire des pâtes !
-- Oui.
{je me lâche, je cours, exprès pour mettre les pieds dans le plat et jouer mon rôle à plein de féministe révoltée :) }
- Oh, les fils à maman ou à chérie... Tu files un mauvais coton à traîner avec eux ; vous vous faites jamais de bouffe ensemble ? Je rêve, le mec, c'est sa meuf qui lui fait son tupperware et l'autre, il bouffe à tous les râteliers tous les soirs... mais quelle équipe de bras cassés ! {je me doute bien que cela ne ressemble pas à Badou et qu'il doit y avoir sans doute des explications mais comme ça, de prime abord, c'est tellement le gros cliché des glandus de mecs célibataires handicapés}.
- Bras cassés, quelle équipe ! Mais c'est bien, au moins ils foutent pas le boxon et tu as la cuisine pour toit tout seul donc pas d'excuse !
-- Une fois tous les deux mois, on fait un repas avec d'autres potes mais quand on rentre, on est fatigué. Il est avocat stagiaire et rentre tous les soirs à 22h... Et l'autre aide sa sœur à garder son petit, elle bosse et est divorcée... Donc respect !
-- Calme mauvaise langue !
- Ah okey okey... N'empêche que ça te dédouanes pas de confectionner un dessert pour notre repas génériquien et que tu peux offrir une casserole à ton hôte...
-- Payé par Génériques...

Well, Bueno... revenons à notre fameux "fondant au choco". Gast, 22h43, il m'a vraiment envoyé une photo "Miam miam !!!!"
Fondant au choco d'Abdou
C'est une photo qu'il a grugé sur Marmiton.org... ou quoi ?!

- Mais pourquoi y a des trous à ton plat ?
-- C'est la cuisson. Le fondant craquèle avec la cuisson... Ahlala, t'as jamais cuisiné de gâteau toi.
- Mais nonnn, il a 4 trous jaunes sur les bords !!
- Et tu me dois respect aujourd'hui {bah oui, il est 0h22}, c'est ma fête aujourd'hui !!
-- Mais non, c'est des mini Suchard pour la déco...
-- C'est pas ta fête. C'est la mienne. Une fois l'an, la femme doit obéir à l'homme. Le reste de l'année, c'est vous les chefs.
-- Dodo !
- Alors, celle-là, on ne me l'avait jamais faite !! De quoi te mettre à l'honneur sur mon blog ! Sur-ce, tu as raison, no comment et dodo... enfin si c'est possible après une telle provoc' :)

Bon, hé, trêve de plaisanteries, c'est pas tout ça mais rappelons quand-même qu'en France, les femmes n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944 parce que l'engagement des femmes dans la Résistance conduit la France libre à en faire {enfin, et il fallait que ce soit héroïque} des citoyennes à part entière (ordonnance du Général de Gaulle, 21 avril 1944 ) ; et puis qu'elles ont été soumises jusqu'en juillet 1965 à l’autorisation écrite de leur mari pour exercer une activité professionnelle ; et puis encore qu'elles n'ont eu le droit de gérer leur portefeuille (compte et chéquier) - sans leur mari - qu'en 1975... Je passe sur le droit à l'avortement présenté à l'Assemblée nationale en novembre 1974 et autorisé, non sans mal et âpres débats, par la loi Veil du 15 janvier 1975.

Pas si loin tout ça et encore tellement d'actualité...