Depuis le 1er tour, je m'interroge beaucoup sur la finalité qu'aura mon vote au 2d tour. Le dilemme n'est pas simple. D'un côté, je souhaite rester fidèle à mon choix de ne soutenir personne puisque personne ne me propose quelque chose de satisfaisant. Cela participe ainsi à sanctionner la gauche qui n'en a que le nom et ce, de façon univoque. Mais ce faisant, je prends le risque de transposer une analyse politique "nationale" sur une élection locale. Ce qui, "déontologiquement" - et le terme est bien fort au regard des énergumènes et de l'enjeu en question - ne me réjouit pas non plus car je prends le risque là de ne pas prendre en compte les efforts et les résultats qui peuvent être, indépendamment de l'étiquette politique, louables. Autre facteur de malaise, prendre le risque de laisser passer trop facilement un pourri révoltant.

Que penser, que faire ? Ce type de dilemme s'est déjà produit, encore plus fort, encore plus grave, à des élections présidentielles passées... La leçon en avait été de ne plus vendre son âme au diable... Peut-être que la solution est donc de rester fidèle à ses idées, à ses valeurs, sans autre compromis aucun.

Carte d'électrice de TatElections municipales 30 mars 2014 A 21h30, les résultats sont toujours incertains car extrêmement serrés à Asnières. D'après l'état du dépouillement à 21h30, la liste de Manuel Aeschlimann arrive en tête dans 4 bureaux sur les 6 premiers (LeParisien.fr). A 22h17, toujours aucun résultat officiel...

Deux choses m'insupportent au plus haut point :

  1. Toute la soirée électorale que j'écoute sur France inter est focalisée sur le FN... sur le fait qu'ils ont gagné 11 communes !! mais sans jamais remettre ces résultats dans le contexte national...

Comme l'analyse le politologue Jean-Yves Dormagen, professeur de science politique à l’université Montpellier-1, il faut " relativiser les résultats frontistes, jugeant que le parti de Marine Le Pen n'a conquis que des petites ou moyennes villes ".

--> Le Front national a gagné de nouvelles mairies. Faut-il pour autant parler de déferlante ?

Je ne pense pas. Si on regarde les choses froidement, le FN reste une force assez faible au niveau municipal. Il remporte des villes petites ou moyennes − rien à voir avec Toulon, où il s’était imposé en 1995. Et le nombre de communes conquises reste très faible par rapport aux 980 villes de plus de 10 000 habitants. En fait, ces victoires sont la moindre des choses pour un parti qui réalise régulièrement entre 15% et 20% lors des élections nationales. Le FN retrouve tout simplement son niveau des années 90, avant la scission mégrétiste, le siphonnage sarkozyste et les difficultés financières qu’il a connues dans les années 2000.

--> Les autres partis de gauche ont-ils profité de cette hostilité ?

Encore une fois, la principale caractéristique des électeurs de gauche, ce soir, c’est leur abstentionnisme. Mais l’on voit que, là où une offre politique de gauche alternative au PS existe, elle a effectivement obtenu de bons résultats.

Icône main Interview du politologue Jean-Yves Dormagen, propos recueillis par Dominique ALBERTINI 30 mars 2014 à 21:41 (Mis à jour : 30 mars 2014 à 22:06).

  1. Le déni des procédures électorales officielles au profit des jeux d'appareil...

Par exemple sur Paris, on annonce déjà la victoire d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, succédant, première femme, à Bertrand Delanoë. Or, les résultats de ce second tour ne concernent que la mairie de son arrondissement ! Il faut normalement attendre la suite de ces élections pour que chacun des conseils municipaux d'arrondissement se réunissent et se répartissent entre conseillers d’arrondissement et conseillers municipaux, ces derniers seulement éliront le/la maire de Paris (une élection qui d'ailleurs échappe au vote direct des Parisiens)... Or, les résultats de tous les arrondissements parisiens ne sont même pas encore prononcés officiellement qu'on annonce déjà A. Hidalgo à la tête de la Ville... Les jeux sont faits, indépendamment des procédures électives légales... grrr, un truc de plus qui me révolte, avec ces médias charogne qui encouragent ce non-exemple, ce non-modèle, de communication...

Certes, à Paris comme ailleurs, aucun électeur de France n'élit le maire mais des listes de conseillers municipaux. Ensuite, c'est le conseil municipal qui élit le maire. La particularité à Paris, c'est qu'une partie des élus de tous les arrondissements forme un conseil municipal alors que les autres participent aux conseils d'arrondissements.

Ce qui me révolte ce soir, c'est que ces fameux conseillers municipaux (et non pas d'arrondissement) ne se sont pas encore réunis pour élire le maire - et qu'en plus, les résultats d'élections ne sont même pas encore définitifs et officiels pour tous les arrondissements - qu'on annonce déjà la gagnante du tout Paris !

Et voilà, ce qu'on peut lire un peu partout :
" 23h20 - Bertrand Delanoë félicite Anne Hidalgo. Une femme maire de Paris, une fois de plus les Parisiens sont des précurseurs, s'est réjoui l'édile sortant, Bertrand Delanoë. (''Nouvel obs''. Temps réel)."
" Anne Hidalgo, est à 54 ans, la première femme maire de Paris. " (Paris : la socialiste Anne Hidalgo remporte la mairie. Le Monde.fr | 30.03.2014 à 22h21 • Mis à jour le 30.03.2014 à 23h15).

Comment peut-on annoncer le résultat d'une élection qui n'a même pas eu lieu ?? C'est cela que je dénonce ! Et, en outre, ce qui est aberrant, c'est de parler de la lutte entre A.Hidalgo et N.KM alors qu'il s'agit de multiples luttes entre des listes différentes dans des arrondissements différents.

Quelque part, je prends ça comme un mode de communication très méprisant vis-à-vis du peuple à qui l'on reproche si facilement son abstentionnisme, son caractère insuffisamment politisé, responsabilisé, citoyen quoi... mais l'exemple n'est jamais donné !!!!!!!!

A côté de ça, le truc majeur de l'élection en région parisienne n'est même pas évoqué : le fait que la métropole du grand Paris mise en place par le PS au profit de Bartolone, allait tomber dans les mains de la droite et que donc, Hollande vient de faire cadeau d'un poste exécutif sur une population de 6M d'habitants à la droite. 25% du PIB, 10% de la population dans les mains d'un seul gus de l'opposition ; formidable tribune contre le pouvoir !

Une heure du mat et quelques et enfin, la publication d'un résultat...

Six ans après être passée à gauche, à la faveur d'un large rassemblement de la droite au PS, Asnières bascule à nouveau à droite. Mais il aura fallu attendre 23 heures pour connaître le dénouement du second tour de ces élections municipales. Les résultats, extrêmement serrés, donnent la liste de l'ex-député maire UMP, Manuel Aeschlimann gagnante avec 70 voix d'avance seulement sur son adversaire Sébastien Pietrasanta, maire sortant PS. La liste du premier récolte 50,12 % des voix, celle du second 49,87 %.

Icône main Municipales à Asnières : la revanche d'Aeschlimann - Fanny Delporte | Publié le 30.03.2014, 21h09 | Mise à jour : 31.03.2014, 01h02.

Résultats définitifs :
Elections municipales 30 mars 2014