Retour de Cuba, je suis en mode " décalée ", un peu stone plutôt que dégoûtée et je reprends doucement mon rythme immuable de balancier de ma banlieue à Paname...

Alors que je rentre du taf, j'assiste à une scène étrange... Depuis le hall de St-Laz, des milliers d'yeux scrutent le panneau d'affichage pour connaître le n° de voie de leur train... au top et c'est des milliers de jambes qui trottent voire galopent vers le quai désigné. Là, j'arrive juste dans la phase qui précède le départ du train, celle où tous les premiers wagons sont inaccessibles car bondés et où il faut courir vers l'arrière du train en prenant le risque de se voir les portes fermées au nez faute de place... le signal d'alarme ne retentit pas encore, j'y vais donc clopin-clopant. J'accède même au wagon qui va bien pour ma sortie en gare d'Asnières.

Là, avec moi, une pelletée de gamins, genre sortie scolaire pour moins de 10 ans... Grrr, ça fait du bruit ces bêtes-là... Analyse in extremis de la situation : pas l'temps de changer de wagon et puis... un vague ressenti de " je ne suis pas une vieille conne qui ne supporte pas la jeunesse et l'avenir de notre patrie... " alors je reste là et puis je prends mon mal en patience parce qu'ils ont beau être mignons, ils sont quand-même exaspérants...

Subitement, un co-voyageur s'agite, se retourne et aboie " Tu vas la fermer ta gueule !?! " Ça jette un froid efficace et le foutoire s’interrompt sur le champ. Il s'agit d'un type on ne peut plus " normal ", ni jeune ni vieux, aucun style particulier, rien qui puisse dénoter d'un particularisme, d'un élément " original " d'identification... un gugusse comme vous et moi, quoi !

Les gosses ne mouftent pas, les accompagnants sont plus qu'interloqués tandis qu'une autre voyageuse l'interpelle en lui disant qu'il peut s'exprimer d'une autre façon... Moi, je suis à côté et parce que cette personne a réagi, je n'interviens pas mais je lui jette mon regard à laser noir et au pouvoir imaginé de tuer...