Quand j'ai su que Faada Freddy se produisait non seulement pas loin de chez moi mais à 5 €, mon cœur n'a fait qu'un tour ! Dans mon élan, je n'ai pas fait plus attention que cela au titre du spectacle : « Faada Freddy fait chanter Nanterre ».

Tout a commencé en 1998 lorsque Sandrine Deguilhem, programmatrice culturelle à la Maison Daniel-Féry, l'invite à se produire avec son groupe de rap sénégalais, Daara J. A partir de là, Faada vient régulièrement faire des résidences, des concerts dans la salle qui accueille aujourd’hui le projet. Comme dit Sandrine (elle était juste à côté de moi pendant le concert, grave excitée !) : « De là est né le projet. Ce qui est fort, c’est qu’il n’arrive pas en se disant j’ai le savoir, je vais vous l’apprendre, mais je vais sortir des gens ce qu’ils savent faire. Il dit vous avez tous quelque chose et ensemble on va le mettre en valeur ». Après un concert en mars 2015, l’artiste sénégalais Faada Freddy, revient sur cette scène comme directeur artistique d'un projet citoyen et local où les habitants de Nanterre sont les principaux protagonistes en herbe !

Le défi est de taille. Au travers d'une semaine d'ateliers, ces amateurs de la ville sont devenus un véritable chœur de 30 personnes pour créer, s'approprier et restituer le spectacle entre percussions corporelles, chant, beat box, hip-hop mais aussi théâtre et danse. Une performance pour faire émerger un tel projet en 5 jours et où tout le monde a sa place !

« Je fais souvent des ateliers avec des publics différents, cela peut-être avec des personnes en difficulté, des enfants ou des autistes, raconte Faada Freddy, rentré expressément une semaine du Sénégal. L'idée n'est pas seulement de faire des ateliers mais de regrouper les talents de Nanterre dans un spectacle où tout le monde a sa place. C'est pour encourager les timides, qu'ils prennent confiance en eux et que ces artistes puissent affronter la scène et pourquoi pas une carrière internationale ».

Un parcours que Faada Freddy connaît puisque avant de se lancer dans sa carrière solo en France (il a été nommé aux dernières Victoires de la musique), le musicien a parcouru le monde avec Daara J, un groupe précurseur du hip-hop africain.

Du coup, même si cela ne correspondait pas tout à fait à l'idée du concert "classique" où la star serait bien évidemment Faada Freddy, la création originale fut à la hauteur de son ambition : mélange des styles célébrant le partage des générations, des classes sociales ou des origines...

Icône main Marie Poussel, « À Nanterre, Faada Freddy fait chanter et danser les amateurs » in Le Parisien, 2 mars 2016.