Je ne vais pas revenir sur les bienfaits du sommeil, déjà abordés et puis unanimement connus, acceptés et vantés... C'est qu'il a tout pour séduire le sommeil, il en est énervant !

Mais faut pas croire, il n'est pas si beau si gentil, le sommeil ! En fait, il est même pervers, le sommeil, voire schizo... il en assomme certains de façon assez péremptoire tandis qu'il se laisse honteusement désirer pour d'autres...

Sachez-le : "La somnolence diurne excessive atteint 8 % de la population française, 20 à 30 % de la population souffre d'insomnie peu sévère, 5 à 15 % de la population souffre d'insomnie sévère, 15 à 20 % des adultes utilisent occasionnellement des somnifères, 10 % en font un usage régulier. La somnolence diurne et les hypersomnies sont moins bien connues. Chez les 30-60 ans, 9 % des hommes souffrent du syndrome d'apnée du sommeil, contre 4 % chez les femmes." (Rapport sur le thème du sommeil, Ministère de la Santé et des Solidarités, déc. 2006).

Mais qu'est-ce qui pousse donc les gens à vouloir tant dormir qu'ils prennent des médocs, réputés nocifs à plusieurs points de vue et qui pourra même augmenter leur risque de mortalité ? Et alors pourquoi plus particulièrement les Français, les plus gros consommateurs d'hypnotiques au monde (je savais pour l'Europe mais là, le monde !!).

En fait, je crois qu'aucun être vivant n'est capable de se passer de sommeil et je laisse de côté tous les cas d'hibernations, d'hivernations, de post-accouchements pour survivre aux prédateurs, etc., car à chaque fois, finalement, il y a un retour au rythme "normal". Chez les mammifères, les moins dormants seraient les girafes (4h30) et les éléphants (3h)... j'ai donc de la marge !

Alors il me reste une question, si la privation de sommeil a largement été testée comme moyen de torture (essayez, par ex., de laisser un chat sur une planche flottante, au milieu d'une piscine, juste à peine mais suffisamment immergée pour que le chat se réveille à chaque contact avec l'eau... hé bien, il devient fou, le chat... mais dans l'anecdote que j'ai lue sur le net, il n'est pas dit comment cela s'exprime... faudrait faire le test !), il n'en reste pas moins qu'on ne meurt pas de ne pas dormir alors qu'on meurt de soif, de faim, de soif...

Le record de privation totale de sommeil est détenu par Randy Gardner (17 ans en 1965, San Diego) demeuré 264 h sans dormir, soit 11 jours. Depuis, on n'a pas fait mieux, même sous contrôle médical (8-10 jours sans dormir, mais jamais plus). Au cours des expériences, les sujets ont eu les troubles classiques du manque de sommeil (augmentation importante de l'absorption de nourriture, diminution de la température centrale (env. 1°C), altération des fonctions cognitives : vigilance, performances psychomotrices, élocution. Les fonctions végétatives, cardio-vasculaires, respiratoires, neurologiques résistent quant à elles remarquablement), mais à chaque fois tout est rentré dans l'ordre après une à deux nuits de récupération à la fin des expériences : un quart du sommeil perdu sera récupéré dans les nuits suivantes ; le stade le plus important du sommeil lent sera récupéré à 65-70 %, le sommeil paradoxal à 40-45 % et les autres stades du sommeil lent dans une proportion très faible. (Dr Max Fleury, Le sommeil réparé, p. 43)

Donc si je comprends bien, non seulement on n'en meurt pas mais on s'en remet assez vite !

Bon, l'auteur du livre rapporte aussi que "certaines psychoses maniaco-dépressives peuvent induire des périodes de deux à trois jours sans jamais fermer l’œil au cours de leurs accès. Le record absolu d'insomnie semble être celui d'un patient de 27 ans en 1970, atteint d'une maladie neurologique rare appelée chorée fibrillaire de Morvan qui est resté 4 mois (!!) sans manifester le moindre signe de sommeil ni même éprouver le besoin de dormir. C'est un cas exceptionnel et cela s'est passé sous contrôle électroencéphalographique. Le sujet ne présenta aucun trouble de la mémoire ou de l'attention qui accompagnent habituellement la privation de sommeil. Simplement, toutes le nuits entre 21 et 23 heures il avait des hallucinations de toutes sortes. Mais rappelons qu'il s'agissait d'un malade gravement atteint d'un trouble neurologique extrêmement rare".

Dingue.

Revenons-en à nos poules (oui, c'est plus drôle et plus tendance que les moutons... j'ai entendu qu'il y avait des villes en France qui lançaient des campagnes d'adoption d'une poule par leurs habitants) !

Moi, j'dis, j'affirme et je soutiens que le sommeil est néfaste !! J'en ai des preuves concrètes avec mon expérience, cette semaine, de deux folles nuits ensommeillées, j'ai constaté :
1) que c'est bien beau de dormir tôt et longtemps mais que si c'est pour se taper des nuits d'insomnie ensuite et être au taf à 7h35, cela ne bénéficie qu'à mon employeur, de quoi revendiquer une salle de repos !
2) que le sommeil m'étant tombé dessus comme une massue, un fourbe, un traître, j'en ai oublié la lumière, le réveil et le thé, que dis-je... l'infusion ! Rien de plus efficace pour mettre un terme au sommeil et prendre sa revanche en pleine nuit, alors que je rêve comme un chat d'attraper un oiseau, une souris ou un lapin... et que brusquement tout tombe par terre... Ça donne quoi ? Tout d'abord, une frayeur nocturne, ensuite une immense tâche humide, de quoi décorer la chambre à coucher en léopard, toute une ambiance... et, enfin, un DEAD de plus dans mon thé-cimetière... Mon thé-cimetière
Je retiendrai dans tout ça que le concept "tapis", de bonne idée esthétique va devenir une nécessité absolue :)

Conclusion : il ne faut pas avoir de rhuBe pour ne pas sombrer dans le sommeil et ne pas se pointer au travail aux aurores... Pleine de bon sens et souhaitant préserver un corps sain et fort face à l'explosion microbienne ambiante, j'avais préventivement fait l'effort, il y a une semaine, d'abandonner à mon grand regret, arghhh, ma tenue estivale, sandales, itou... pour remettre un foutu jean, des chaussettes et des chaussures fermées ! Je me suis fait avoir quand-même... fini mon image de mutante rebelle !

Que nenni... Têtue moi ? Nonnnn, juste résistante. Samedi, alors que j'allais à la CNHI pour tenir un stand Migrance (et ne me dites pas que j'suis tout le temps au taf, hein ! car j'ai encore deux autres samedis de colloque à venir... bref, c'est une autre histoire), Un samedi Migrance à la CNHI,
il faisait 8°C à midi et je comptais bien, toux et morve encombrantes, résister à cet hiver menaçant en n'enfilant toujours pas de pull ! Et j'crois l'avoir bien vécu, même en rentrant vers 20h30 par 4°C...
Mes chaussons-chaussettes d'hiver Bon ok, à la maison, je l'avoue, j'ai re-sorti mes chaussons-chaussettes et mon plaid polaire de mémé...