Surtout, ne jamais faire aujourd'hui ce qu'on peut remettre à demain... ou reculer pour ne jamais sauter.
Imaginons par exemple deux suicidaires qui passeraient leur temps à remettre à demain leur triste projet. Deux inconnus se retrouvent dans une chambre d'hôpital. L'un comme l'autre ont lamentablement raté leur suicide. De profil et de parcours très différents, ils vont sympathiser. Un roman épistolaire surprenant et plein d'humour !

David d'Equainville et Patrice Leconte, Reculer pour mieux sauter, Paris : Flammarion, 205 p.

"Le suicide rapproche, à condition de se rater"... j'adooore !! Lire des extraits !

Reculer pour mieux sauter - couv

Il se trouve que l'un des auteurs est aussi l'inventeur de la journée mondiale de la procrastination et fervent défenseur de la procrastination positive. «La procrastination est une forme de résistance aux mots d'ordre, aux injonctions qui ne laissent plus le choix aux gens, ni pause, ni réflexion, affirme-t-il. Quand le temps de l'action domine tous les autres, vous obtenez les conditions de la tyrannie.» Voilà donc une excuse en béton armé pour tous les procrastinateurs : je ne repousse pas, je lutte contre la tyrannie ! ("Surtout, ne jamais faire aujourd'hui ce qu'on peut remettre à demain" in Marianne, n° 805, 22/9/2012).

J'adhère grave... mais malgré moi, même si je lutte en procrastinant, je ne peux souvent me défaire d'une certaine culpabilité.

Précédents billets : La mort, "un scandale" ! (I) et Suis pas morte, qu'on me rembourse ! (II)